Cybersécurité : l’israélien Check Point place ses pions au Maroc

Le fournisseur de solutions de cybersécurité israélien Check Point Software ouvre une filiale à Casablanca pour répondre à la forte croissance de la demande sur ses solutions dans le continent africain où il réalise un chiffre d’affaires de 50 millions de dollars.

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Les locaux de l'entreprise à San Carlos, Californie. Crédit: DR

L’Afrique est le continent émergent du marché de la cybersécurité, une dynamique qui aiguise l’appétit des éditeurs et des fournisseurs de solutions de sécurisation des réseaux, du cloud et des environnements mobiles. C’est le cas de l’éditeur israélien Check Point Software qui a décidé d’ouvrir officiellement une filiale à Casablanca.

Déjà présent historiquement au Maroc à travers un réseau de partenaires actifs qui comprend, principalement, Ineos-Cyberforce, MTDS, CBI et Axians, Check Point Software ambitionne, à travers cette présence directe, de mieux dresser le marché africain, où elle réalise un chiffre d’affaires de plus de 50 millions de dollars via ses solutions de sécurité réseaux, de postes client, de données et de cloud.

Avant même de concrétiser son installation physique, Check Point Software a décidé, depuis début 2023, de déployer une équipe d’experts à Casablanca pour assurer la direction technique avant vente pour ses produits et solutions sur l’ensemble du continent africain, sous la direction du Marocain Issam El Haddioui.

Cette direction technique, en coordination avec le bureau historique basé à Johannesburg, lui incombe la tâche de qualification des opportunités, la réalisation des démonstrations ainsi que la réponse aux appels d’offres dans 15 pays du continent.

Actuellement, le marché des pays de l’Afrique du Nord représente seulement 15 % du chiffre d’affaires réalisé par Check Point sur l’Afrique. Néanmoins, la décision de choisir Casablanca comme hub pour la direction technique sera certainement un levier pour permettre à l’entreprise une croissance à deux chiffres sur cette région à fort potentiel de croissance, surtout avec l’apparition de nouvelles technologies telles que les objets connectés ou l’intelligence artificielle qui ont créé de nouveaux risques, autres que les risques traditionnels de ransomware (demande de rançon), de phishing (hammeçonnage, destiné à récupérer des données bancaires), de défacement (détournement de site web par un hacker) ou de spoofing (attaque par usurpation d’identité).

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Signe de ce potentiel du marché émergent, le choix cette année de trois banques marocaines de la solution Check Point “HyperScale Data Center Security” pour sécuriser leurs datacenters.

Sur le registre de la formation sur la cybersécurité, le fournisseur israélien de services de sécurité accélère, parallèlement à sa proximité territoriale, son connecting avec l’écosystème éducatif pour booster la certification des ingénieurs marocains sur ses solutions. Sa plateforme “Secure Academy” a déjà été déployée auprès de l’École nationale supérieure d’arts et métiers de Casablanca (ENSAM) et à l’Université Chouaib-Doukkali d’El Jadida. Des négociations d’adhésion à cette plateforme pédagogique sont en cours avec d’autres universités publiques et privées, notamment l’UM6P.

À noter que dorénavant, il est possible de se certifier directement sur les technologies Check Point au Maroc au seul centre de formation accrédité : IPCI Africa.

Rachid Jankari est journaliste et consultant spécialisé dans le digital, l’innovation et l’intelligence économique. Il vit entre Casablanca et Istanbul.