Lamiae Benmakhlouf : “Depuis l’inauguration du premier Technopark, nous avons contribué à créer plus de 15.000 emplois”

Lamiae Benmakhlouf, directrice générale de la société de gestion MTIC du Technopark, révèle les contours de sa feuille de route de développement régional à Essaouira en 2023 et sur les villes de Fès, Oujda et Tiznit, ainsi que le lancement du nouveau programme d’accompagnement “Boost Up Lab” dédié à la création de startups digitales et technologiques.

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Lamia Benmakhlouf. Crédit: DR

TelQuel : Vous prévoyez l’ouverture officielle avant la fin 2023 de votre 5e Technopark à Essaouira. Quelle est la configuration d’accueil et de services de ce nouveau-né de votre réseau de zones technologiques ?

Lamiae Benmakhlouf : Stratégiquement, le Technopark a fait le pari de la régionalisation et la duplication de son premier modèle de Casablanca dans d’autres villes du pays.

Le Technopark de Casablanca.Crédit: DR

Après Rabat, Tanger et Agadir, nous sommes en train de finaliser les derniers préparatifs pour l’ouverture de notre 5e Technopark à Essaouira au courant du dernier trimestre 2023.

Ce nouveau-né est le fruit de la coopération entre la société de gestion MTIC (Moroccan Information Technology Company) et l’écosystème de la ville d’Essaouira, notamment la Province, le Conseil communal, le Comité provincial du développement humain ainsi que la société Al Omrane.

Ce nouveau Technopark s’étend sur une superficie exploitable de 2350 m² avec une capacité d’accueil de 40 TPE et startups. Il sera doté, également, d’un espace de coworking avec 35 positions modulables prêtes à l’emploi à destination des startups et des entrepreneurs nomades, nationaux et internationaux, désireux de disposer d’une antenne locale ou d’un espace de travail plug and play.

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Je tiens à rappeler que l’aboutissement du chantier du Technopark d’Essaouira s’inscrit dans le cadre de la stratégie du ministère de la Transition numérique et de la Réforme de l’administration pour le développement d’une offre d’accompagnement innovante et de proximité au profit des startups opérant dans le domaine du digital, du développement durable, des industries créatives, et à destination des entrepreneurs nomades.

Indépendamment du projet en cours de déploiement du Technopark d’Essaouira, quels sont vos chantiers de régionalisation pour 2024 et à court terme sur les autres villes ?

Notre vocation historique depuis 20 ans est d’accompagner les porteurs de projets dans le digital, les Green Tech, les industries culturelles. L’enjeu est d’en faire bénéficier les entrepreneurs au-delà de l’axe historique de Casablanca-Tanger.

Notre feuille de route de régionalisation se focalisera prochainement sur l’ouverture de zones technologiques dans trois villes, à savoir Fès, Oujda et Tiznit. L’aboutissement d’un tel plan de régionalisation nous permettra d’augmenter le nombre d’entreprises accompagnées dans des domaines innovants.

Le Technopark Souss Massa.

Je tiens à rappeler que depuis l’inauguration du premier Technopark à Casablanca en 2000 et à date d’aujourd’hui, le MITC a accompagné plus de 3000 startups et a contribué à la création de plus de 15.000 emplois directs et indirects avec un chiffre d’affaires consolidé annuel cumulé de plus d’un milliard de dirhams.

Vous avez lancé récemment un programme d’accompagnement “Boost Up Lab” dédié à la création de startups digitales et technologiques. Qu’est-ce qui différencie ce programme par rapport à votre démarche d’accompagnement historique de porteurs de projets innovants ?

La vocation du MITC est d’être un hub d’accueil et d’accompagnement des entrepreneurs innovants. À travers le lancement du programme “Boost Up Lab” du Technopark Maroc, dédié à la création de startups digitales, nous avons voulu contribuer à répondre à la demande de l’écosystème entrepreneurial à travers un processus proactif de l’incubation jusqu’à l’accès au marché de la commande privée et publique.

Concrètement, l’appel à candidatures de la première édition de ce programme a suscité l’intérêt de 330 porteurs de projet. Après sélection, nous avons réussi à incuber 25 projets opérant dans les secteurs du e-commerce, des énergies renouvelables, HR Tech, e-logistics, e-sport, healthtech, admin tech, et EdTech…

L’incubation a été soutenue, parallèlement, par des bootcamps intensifs durant une période de 6 mois avec un focus de formation des porteurs de projet sur la définition des besoins, la création de prototypes, la préparation de business model et la maîtrise des techniques de pitch. Le programme s’est conclu par un événement, le “Demo Day” tenu récemment au Technopark de Casablanca, où les entrepreneurs ont présenté leurs projets aboutis à un public varié, et où la communauté entrepreneuriale a célébré le lancement de ces nouvelles startups prometteuses.

Pour développer votre plan de régionalisation et vos programmes d’accompagnement, vous avez besoin de financement. La convention signée au Gitex Africa avec le ministère de la Transition numérique répond-elle à vos besoins de financement de votre stratégie de développement ?

La convention signée en juin dernier avec le ministère de la Transition numérique et de la Réforme de l’administration en marge du Gitex Africa va nous permettre de booster nos programmes de dynamisation de l’écosystème des startups et de la R&D dans ses filières technologiques à forte valeur ajoutée avec une ambition de développement à l’international.

Le budget prévisionnel prévu par cette convention est en cours de finalisation. Un plan de mise en œuvre est parallèlement en préparation pour affecter les budgets nécessaires à la concrétisation des différents programmes d’accompagnement qui seront lancés prochainement par le Technopark.

Rachid Jankari est journaliste et consultant spécialisé dans le digital, l’innovation et l’intelligence économique. Il vit entre Casablanca et Istanbul.