Supermarchés : supermarges, hyper-profits... sur votre dos ? 

Avec une augmentation spectaculaire de près de 16,3% de l'indice des prix à la consommation des produits alimentaires au mois d'avril dernier, selon les chiffres officiels, la question des bénéfices réalisés par les entreprises resurgit dans le débat public. En première ligne, les grandes surfaces sont soupçonnées par plusieurs experts de maximiser leurs marges aux dépens des consommateurs. Est-ce vrai ?

Par

TELQUEL

Partout au Maroc, la valse effrénée des prix alimentaires se poursuit dans les supermarchés. Aucun rayon n’est épargné par l’inflation, même les allées spécialement conçues pour attirer les clients par des promotions “spectaculaires”. Résultat : les consommateurs renoncent à certains produits, pourtant de première nécessité, tels que les légumes, les fruits et même les articles d’hygiène.

“J’ai dû raccourcir ma liste de courses même si j’ai doublé mon budget. À ces prix, je ne peux plus acheter que le strict nécessaire”

“J’ai dû raccourcir ma liste de courses même si j’ai doublé mon budget. À ces prix, je ne peux plus acheter que le strict nécessaire”, confie à TelQuel une jeune maman cliente d’un supermarché très fréquenté du quartier de Belvédère à Casablanca. En tirant l’un des chariots alignés flanc contre flanc tout le long de la ligne des caisses du magasin, cette trentenaire ajoute : “Nous ne faisions pas tellement attention aux détails des prix de chaque produit alimentaire de base, plus maintenant !”.

Face à la flambée des prix, les consommateurs sont contraints de redoubler de vigilance. Afin de gérer au mieux l’argent réservé aux courses, certains modifient leurs habitudes en jetant leur dévolu sur les marques distributeur au lieu de leurs habituelles marques de prestige.

D’autres, comme notre interlocutrice, développent des outils pour repérer les différences des prix des produits d’une grande surface à l’autre. “Désormais, je cherche les bonnes affaires, je scrute les prix, je me méfie des promotions et je guette les rayons de date courte”, nous confie-t-elle.

“Plus de 55% du panier de la ménagère de la classe moyenne est constitué de l’alimentaire, l’impact de l’augmentation de l’inflation sur ce segment est donc profondément ressenti”

Bouazza Kharrati, président de la FMDC

“Étant donné que plus de 55% du panier de la ménagère de la classe moyenne est constitué de l’alimentaire, l’impact de l’augmentation de l’inflation sur ce segment est profondément ressenti par les Marocains. Ils font de leur mieux pour faire face aux difficultés financières et boucler les fins de mois, en serrant la ceinture comme ils le peuvent”, résume, pour TelQuel, Bouazza Kharrati, président de la Fédération marocaine des droits des consommateurs (FMDC)..

“Greedflation” marocaine ?

Avec une inflation générale atteignant près de 7,8% en avril, la question des bénéfices des entreprises revient légitimement sur le devant de la scène. Malgré une baisse considérable du volume des ventes, les géants de la grande distribution et de l’industrie continuent d’enregistrer des chiffres d’affaires en progression. Un exemple éloquent est celui de Label’Vie, l’un des leaders du marché marocain. Lire la suite.

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