Macron, un Françafricain comme les autres ?

Par Réda Dalil

L’énigme Macron devient complexe à résoudre. Difficile en effet pour un esprit rationnel de faire sens de la politique “africaine” du président français. Dès 2017, Emmanuel Macron avait semblé rompre avec la fameuse Françafrique. Un système intégré d’intérêts militaires et économiques, dont la partie immergée de l’iceberg recouvre passe-droits, renvois d’ascenseur et, surtout, une tolérance à peine voilée envers les autocrates. La mansuétude de l’ancienne puissance coloniale vis-à-vis de sa zone d’influence cache bien entendu la volonté de la France de maintenir intactes ses positions dans ce qu’elle considère comme sa chasse gardée. Et il faut dire que la France fait face à une concurrence féroce. L’étendue de l’influence militaire russe, à travers Wagner ; l’hégémonie économique chinoise ; les intérêts turcs de plus en plus prégnants, la présence marocaine, voire l’appétit d’un nouvel acteur, le Brésil, atomisent ce qui fut jadis le pré carré hexagonal. En vérité, l’Afrique n’est plus ce bloc indistinct auquel le vocabulaire postcolonial et de Guerre froide se référait sans distinguo comme un pays unique, sans aspérités. De nos jours, pour reprendre une expression lue…

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