Le bilan est “toujours provisoire et susceptible d’évoluer”, selon un communiqué de l’armée malienne diffusé lundi 8 août, qui dit avoir tué sept ennemis “vraisemblablement de l’État islamique au Grand Sahara et bénéficiant d’un appui drones et artillerie avec un usage des explosifs et véhicule piégé”.
“Les opérations clandestines et non coordonnées de survol enregistrées par les forces armées maliennes (Fama) hier, dimanche et aujourd’hui, confirment la thèse que les terroristes ont bénéficié d’un appui majeur et d’une expertise extérieure”, assure l’armée lundi soir, sans donner plus de précisions.
L’état-major malien fait également état de 22 blessés dans l’armée, d’importantes pertes matérielles, dont trois véhicules détruits et des dommages sur d’autres véhicules, les installations Fama et les habitations des civils. Certains civils tués sont des élus locaux, ont rapporté à l’AFP des proches des victimes sous le couvert de l’anonymat.
Du côté “ennemi”, outre les sept tués, l’armée évoque “un nombre inconnu de morts et blessés emportés par les assaillants”. Un précédent bilan de l’armée donnait 4 soldats et 2 civils tués, ainsi que 5 morts “côté ennemi”.
Le secteur de Tessit, située du côté malien de la zone des trois frontières, dans une immense région rurale broussarde non contrôlée par l’État, est fréquemment le théâtre d’affrontements et d’attaques.
Les groupes armés affiliés à Al-Qaïda, rassemblés sous la houlette du Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans (GSIM, JNIM en arabe), y combattent le groupe État islamique au Grand Sahara (EIGS), affilié à l’organisation EI. Les jihadistes cherchent le contrôle de cette zone stratégique et aurifère.
L’armée malienne, installée dans un camp militaire à côté de la localité de Tessit, a également souvent été prise à partie dans cette région et notamment à Tessit. Dans cette zone parfois appelée le “Gourma malien” opèrent également des Casques bleus de la mission de l’ONU au Mali.
Quant aux civils, comme ailleurs au Mali, ils sont pris entre les feux de ces acteurs du conflit, et accusés d’être alliés avec l’un quand ils ne le sont pas avec l’autre. Les habitants de la zone ont fui par milliers, notamment vers la grande ville voisine de Gao, à quelque 150 km au nord.
Des soldats français de l’opération Barkhane y menaient également des opérations il y a quelques mois encore. Ils sont en train de se préparer à quitter leur dernière base au Mali, à Gao, pour se redéployer au Niger.
Dimanche, la force Barkhane a annoncé avoir neutralisé un cadre et plusieurs combattants jihadistes, dans la région de Telataï, à 200 km au nord-est de Gao, après les avoir identifiés “grâce au recoupement de différentes sources de renseignements”.
Dans un contexte sécuritaire très dégradé, la junte a décidé de se séparer du vieil allié français présent au Mali depuis neuf ans, et de relancer ardemment la coopération avec la Russie.
La région de Tessit, comme l’ensemble de la zone dite des trois frontières, est d’autant plus enclavée durant la saison des pluies où une importante pluviométrie empêche d’y accéder et circuler facilement.
Le Mali est plongé dans la tourmente depuis 2012. La propagation jihadiste, d’abord confinée dans le nord du pays, s’est étendue au centre et au sud du Mali, ainsi qu’aux Burkina Faso et Niger voisins. Au moins deux attaques jihadistes ont tué douze civils samedi dans le centre et cinq policiers dimanche dans le sud-ouest du pays.
Fin juillet, au moins 11 attaques coordonnées ont frappé le territoire malien, attribuées principalement à des jihadistes affiliés à Al-Qaïda. L’une d’entre elles s’était déroulée à Kati, aux portes de Bamako et au cœur de l’appareil militaire malien.
(avec AFP)