Ce qui a été annoncé : Sous la présidence du chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, les ministres de l’Éducation nationale, Chakib Benmoussa, et de l’Enseignement supérieur, Abdellatif Miraoui ainsi que le ministre délégué chargé du Budget, Fouzi Lekjâa, ont signé, ce lundi à Rabat, une convention portant sur la formation de 50.000 enseignants des cycles du primaire et du secondaire. Le budget alloué à ce programme s’élève à quatre milliards de dirhams.
Quels changements ? Cette convention se veut une mise en place du nouveau modèle de formation des enseignants. Ainsi, elle prévoit de changements majeurs dans le processus de formations du corps professoral des cycles du primaire et du secondaire.
En vertu de cet accord, la durée de la formation des enseignants passera de trois à cinq ans après le bac. Les trois permières années seront dédiées à une formation de base dans l’une des filières du cycle de licence d’éducation (CLE). La quatrième étant de qualification professionnelle au sein d’un centre régional des métiers d’éducation et de formation, alors que la cinquième constituera à un stage encadré dans un établissement scolaire. Ces formations auront lieu aux Écoles normales supérieures (ENS) à la Faculté des sciences de l’Education (FSE) de Rabat.
Par ailleurs, la convention engage le département d’Abdellatif Miaroui de débloquer une bourse mensuelle de 1.000 DH en faveur de ces étudiants, en contrepartie d’« actions éducatives », sous forme de soutien scolaire, d’animation d’activités parascolaires, ou d’aide aux tâches administratives du directeur, dans les établissements scolaires, précisent nos confrères de SNRT News. Et de préciser que cette indemnité est accumulable avec les autres bourses.
Le contexte : Dans une interview accordée à TelQuel, le ministre de l’Éducation nationale Chakib Benmoussa, avait dit collaborer avec le département de l’Enseignement supérieur, en vue d’élargir le nombre d’étudiants accédant aux formations de licence en sciences de l’éducation, et d’améliorer l’attractivité de ces formations pour attirer les meilleurs profils. Il avait également informé de la préparation d’un nouveau modèle de formation permettant de passer « d’une situation où l’enseignant bénéficie de stages de formation d’à peine quelques mois à une situation où il bénéficiera d’une formation orientée métier, qui débute juste après le bac et s’étend sur cinq ans ».
En préparation depuis plusieurs mois, selon Aziz Akhannouch, ce programme répond aux dispositions de la loi-cadre n°17-51 relative au système de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique, inscrite dans le cadre de la vision stratégique 2015-2030, ainsi qu’au Nouveau Modèle de Développement.
La situation avant : Au jour d’aujourd’hui, la formation des futurs enseignants se fait en trois ans au sein des différentes ENS du royaume et à la FSE de la capitale. Durant cette formation, principalement théorique, les étudiants n’effectuent, souvent, qu’un stage de quelques semaines, durant les cinquième et sixième semestres de leur formation.
En outre, l’accès à ce cycle de licence était limité et ne permettant d’accueillir que quelques centaines d’étudiants chaque an. « Aujourd’hui, nous disposons de formations universitaires en sciences de l’éducation qui ont permis de former, en 2021, 1400 lauréats. Certains d’entre eux font partie des 17.000 enseignants recrutés par le ministère cette année », avait déclaré Benmoussa à TelQuel, en avril dernier.
Ce qui a été dit à ce sujet : Dans des déclarations accordées aux médias, à l’issue de la cérémonie de signature de l’accord, Benmoussa a inidiqué que ce programme se veut un « tournant historique » en ce qui concerne la formation des enseignants. Il a également précisé que cette réforme repose sur quatre piliers :
- La révision de l’ingénierie de formation,
- la qualité de formation dans les CLE
- Promouvoir l’attractivité de ces cycles de formation
- Faire des CLE les principaux cycles aboutissant au recrutement dans les métiers d’éducation et de formation.
Pour en savoir plus : Dès sa nomination à la tête du département, Chakib Benmoussa a entamé la refonte de l’enseignement en consacrant ses premiers travaux aux enseignants. Il dit vouloir du sang neuf. Interviewé par TelQuel, il reitère son intention de repenser l’ingénierie de la formation du corps professoral. Cette refonte menée par Benmoussa, n’est que la continuité de celle prévue par la loi-cadre 51-17 relative au système d’éducation, de formation et de recherche scientifique.