Julian Assange se rapproche d'une extradition aux Etats-Unis

Le fondateur de WikiLeaks Julian Assange se rapproche un peu plus d'une extradition aux Etats-Unis qui veulent le juger pour espionnage, après une décision formelle de la justice britannique ce mercredi 20 avril.

Par

Julian Assange risquait 175 ans aux États-Unis de prison pour avoir diffusé, à partir de 2010, plus de 700.000 documents classifiés sur les activités militaires et diplomatiques américaines, notamment en Irak et en Afghanistan. Crédit: AFP

Le tribunal de Westminster Magistrates à Londres a officiellement rendu une ordonnance d’extradition et il revient désormais à la ministre britannique de l’Intérieur Priti Patel de l’approuver. « En termes simples, je suis tenu d’envoyer votre affaire à la ministre d’État pour décision », a déclaré le magistrat Paul Goldspring lors d’une courte audience de sept minutes.

Le fondateur de WikiLeaks, âgé de 50 ans, n’était pas présent physiquement au tribunal mais a suivi la procédure administrative par liaison vidéo.

À moins qu’il n’y ait un appel devant la Haute Cour, Julian Assange sera extradé dans les 28 jours suivant la décision de la ministre d’ordonner l’extradition.

À l’extérieur du tribunal, quelques dizaines de soutiens de Julian Assange s’étaient rassemblés mercredi avec des pancartes proclamant « N’extradez pas Assange. Le journalisme n’est pas un crime » ou encore « Que la liberté de la presse repose en paix ».

L’ancien chef du Parti travailliste, Jeremy Corbyn était également présent pour défendre l’Australien. « Il n’a absolument rien fait de plus que de dire la vérité au monde », a-t-il déclaré aux manifestants.

« Si #JulianAssange est extradé vers les États-Unis, les journalistes du monde entier devront regarder par-dessus leurs épaules s’ils publient des informations préjudiciables aux intérêts américains » a aussi réagi sur Twitter l’organisation de défense des droits humains Amnesty international.

Assange est détenu depuis trois ans à la prison de haute sécurité de Belmarsh, près de Londres.

Son épouse, une avocate sud-africaine d’une trentaine d’années, a supplié le mois dernier Priti Patel d’empêcher son extradition, la priant de mettre fin à cette « affaire politique » avant d’assister ce mercredi à l’audience au tribunal.

Pris dans une longue saga judiciaire, l’Australien est recherché par la justice américaine qui veut le juger pour la diffusion, à partir de 2010, de plus de 700.000 documents classifiés sur les activités militaires et diplomatiques américaines, en particulier en Irak et en Afghanistan.

Poursuivi notamment en vertu d’une législation contre l’espionnage, Julian Assange risque 175 ans de prison, dans une affaire dénoncée par des organisations de défense des droits humains comme une grave attaque contre la liberté de la presse.

Le 14 mars, il avait vu disparaître l’un de ses derniers espoirs d’éviter son extradition, avec le refus de la Cour suprême britannique d’examiner son recours.

à lire aussi