Samedi 19 février, 23 h 30, rue Rahal Ben Ahmed à Casablanca. Le quartier de Belvédère est paisible en ce doux soir d’hiver. Jusqu’à ce que des crissements de pneus stridents se fassent entendre tandis que des nuages de fumée blanche semblent monter du bitume. Autour du rond-point Aïcha, un conducteur fait valser sa Volkswagen Golf noire. Sur fond de musique électronique, il enchaîne les figures de drift* à grand renfort de coups de volant vertigineux. On se croirait presque sur le tournage de la version marocaine de la série de films hollywoodiens Fast and Furious. Comme dans les célèbres longs-métrages, le vacarme est assourdissant et les bâtiments du quartier reçoivent à pleines envolées l’odeur âcre de la gomme brûlée, celle qui assèche les langues et encrasse les poumons des riverains. Réveillés…