La nouvelle a été diffusée sur les réseaux sociaux, et la communauté littéraire est en deuil. L’écrivain Driss El Khoury a rendu l’âme dans la soirée du lundi 14 février dans son domicile à Salé, âgé de 83 ans.
Né en 1939, cet ancien journaliste est l’une des plumes les plus fondamentales de la littérature marocaine. Il laisse derrière lui une œuvre riche et dense, avec des romans tels que Al Bidayat (Les commencements), Bayt Al Nou’ass (La chambre à coucher), ou encore Madinat Atturab (La ville des terres).
En attente de traduction
Très respecté dans le monde littéraire arabophone, Driss El Khoury demeure peu connu du public francophone en raison d’une absence totale de traduction de ses œuvres, et ce malgré son influence sur la littérature marocaine, souvent comparée à celle de Mohamed Zefzaf et Mohamed Choukri.
Dans un essai signé Driss Chouika et Driss El Khoury, intitulé Double langage et publié en 2017, le dramaturge et l’écrivain compilaient un ensemble d’essais critiques sur la littérature et la culture au Maroc. Il s’agit de la seule œuvre de Driss El Khoury accessible en français : “Il y a un double langage sur la scène culturelle marocaine, un arabe et l’autre français, qui écrivent et échangent leurs discours. Ils se font la guerre puis la paix, selon la composition de la société et sa mosaïque ainsi que la nature de l’élite qui la représente. Et c’est ce double langage qui donne la dynamique propre et la vitalité à l’écriture, la pensée et la création. Quant à la classification des auteurs marocains en arabophones et francophones, je trouve qu’elle est toute faite, car elle vise à créer un profond abîme entre les écrivains marocains nonobstant leur langue”, écrivait alors Driss El Khoury.