Le CNDH demande à Aziz Akhannouch de ne pas extrader le détenu ouïgour Idriss Hasan vers la Chine

Une semaine après l'avis de la Cour de cassation, favorable à une extradition vers la Chine d'un ressortissant ouïgour, le Conseil national des droits de l’homme interpelle le Chef du gouvernement, Aziz Akhannnouch.

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Amina Bouayach, présidente du Conseil national des droits de l'homme. Crédit: CNDH

Ce jeudi 23 décembre, le Conseil national des droits de l’homme (CNDH) indique que sa présidente, Amina Bouayach, a adressé une lettre au Chef du gouvernement, demandant à ce que Idriss Hasan ne soit pas extradé vers les autorités de son pays, la Chine. Une décision “en application de nos obligations au titre de la Convention contre la torture”, poursuit la publication sur le réseau social.

L’instance consultative réagit à une décision, une semaine auparavant, le 15 décembre, de la Cour de cassation d’émettre un avis favorable à l’extradition de cet informaticien âgé de 33 ans vers la Chine. Une décision qui doit encore être avalisée par le Chef du gouvernement qui devra signer, ou non, le décret autorisant l’extradition.

Mesures provisoires

Idriss Hasan, ressortissant ouïgour arrêté en juillet 2021 au Maroc.Crédit: DR

Le 19 juillet 2021, à peine arrivé à l’aéroport Mohammed-V de Casablanca depuis la Turquie, où il vivait exilé depuis septembre 2012, Idriss Hasan a été appréhendé par les autorités marocaines. Depuis cinq mois, il est en détention préventive à la prison locale de Tiflet.

Une arrestation motivée dans un premier temps par le signalement d’une notice rouge Interpol à son encontre, émise par la Chine en mars 2017, l’accusant d’être impliqué au sein d’“organisations terroristes”, voire de “gérer des sites internet à connotation extrémiste”.

Quelques jours après que la Cour de cassation s’est prononcée en faveur de l’extradition vers la Chine d’Idriss Hasan, le Comité onusien contre la torture a fait part de mesures provisoires demandant au Maroc de suspendre cette extradition. Une décision qui fait suite à une “plainte urgente”, déposée par les ONG Mena Rights Group et Safeguard Defenders, le 16 décembre.

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