Historique”, “importante”. En foulant le sol marocain, Benny Gantz n’a pas usé de parcimonie pour qualifier sa visite de deux jours qu’il entame dès ce 24 novembre 2021. Si les relations entre le Maroc et Israël ont été normalisées en décembre 2020, la visite du ministre israélien de la Défense marque un pas de plus dans l’approfondissement des relations entre les deux pays, sur le volet militaire cette fois-ci.
חתמתי היום עם שר ההגנה המרוקאי עבד אל-לטיף לודיי על הסכם שת׳׳פ ביטחוני עם מרוקו. ההסכם כולל את הסדרת שיתוף הפעולה המודיעיני, רכש ביטחוני, קיום אימונים משותפים וקשר הדוק בין התעשיות. אני מודה למלך מוחמד השישי ולשר ההגנה על פעולתם להרחבת היחסים בין המדינות. עשינו היום צעד היסטורי. pic.twitter.com/JZdJc122Iw
— בני גנץ – Benny Gantz (@gantzbe) November 24, 2021
Pour le symbole, avant sa rencontre avec Abdellatif Loudiyi, son homologue marocain, Benny Gantz a déposé une gerbe de fleurs sur la tombe du roi Hassan II avant d’écrire dans le livre d’or du Mausolée Mohammed-V. Au cours de la même journée, les deux responsables sécuritaires ont signé un protocole d’accord sur la défense.
“L’accord comprend la réglementation de la coopération en matière de renseignement, les achats d’armes, la formation conjointe et les liens étroits entre les deux industries, a fait savoir Benny Gantz sur son compte Twitter. Je remercie le roi Mohammed VI et le ministre de la Défense pour leur travail dans le développement des relations entre les deux pays. Nous avons franchi une étape historique aujourd’hui”, a ajouté le ministre israélien de la Défense.
La visite de Benny Gantz intervient alors que le Maroc est cité dans la shortlist des 27 pays, comprenant les Émirats arabes unis, le Chili ou encore d’autres pays d’Asie de l’Est, qui ont acquis le Skylock Dome, un dispositif anti-drones conçu par Skylock Systems, une filiale d’Avnon Group, société israélienne spécialisée dans les équipements de protection contre les drones malveillants.
En revanche, certaines zones d’ombres n’ont pas été levées. On ne saura pas avec exactitude si le Maroc, également cité comme un potentiel acquéreur du “Dôme de fer”, un dispositif anti-missiles et anti-roquettes développé par Rafael Advanced Defense Systems, un autre armurier de l’industrie militaire israélienne.
Sur le volet industriel, cet accord signé entre les deux ministres de Défense pourrait concerner la mise sur pied au Maroc de cette usine bipartite d’assemblage de drones mais aussi de fabrication de munitions pour les besoins de l’armée marocaine ou ayant une vocation à l’export.
À la mi-septembre, le site Africa Intelligence indiquait déjà des contacts avancés entre BlueBird Aero Systems Ltd., filiale d’Aerospace Industries (société israélienne spécialisée dans les équipements de défense) avec des collaborateurs marocains.
Toujours selon ces spéculations, le volet formation devrait quant à lui concerner un entraînement des Forces armées royales (FAR) au maniement des armes livrées ou encore des exercices ou manœuvres conjoints des FAR avec Tsahal, les forces de défense israéliennes.