Vaccin anti-Covid : peut-on faire une troisième dose moins de 6 mois après la deuxième ?

Selon plusieurs confidences glanées par TelQuel, certaines personnes ont pu compléter leur cycle vaccinal en se faisant injecter une troisième dose moins de six mois après la deuxième. Est-ce possible ?

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Yassine Toumi / TelQuel

Alors que la contestation fait rage contre l’obligation vaccinale dans plusieurs villes du royaume, l’obtention du pass sanitaire définitif reste toujours conditionnée à l’administration d’une troisième dose. Six mois après la dose de rappel, les vaccinés doivent en effet se faire inoculer une troisième dose pour réactualiser leur pass sanitaire.

Il ressort cependant de plusieurs témoignages recueillis par TelQuel que certaines personnes ont pu prendre une troisième dose avant six mois. Une partie a même reçu, les 8 et 9 novembre, le fameux SMS rappelant le rendez-vous vaccinal pour cette dernière dose. Cette observation a pu être confirmée auprès du Dr Mohamed Benazzouz, responsable de la vaccination au ministère de la Santé.

Un problème technique

Il y a u un “problème technique en termes d’envoi des messages”, assure le responsable du ministère, indiquant que le département de Khalid Aït Taleb l’étudie de près avec les “services concernés”.

La troisième dose concerne en premier lieu les personnes de plus de 65 ans, les personnes vulnérables, les front-liners, à condition que la deuxième dose ait été effectuée six mois plus tôt. “À ce jour, il n’y a aucun changement dans les directives du ministère de la Santé à ce sujet”, répond le Dr Benazzouz.

“Il n’y a aucun changement dans les directives du ministère de la Santé à ce sujet”

Dr Mohamed Benazzouz

Mais y a-t-il un risque à se faire inoculer la troisième dose avant la fin des six mois ? Là aussi, le ministère de la Santé écarte tout risque sur la santé des personnes dans ce cas de figure. La troisième dose peut être prise entre 4 et 6 mois après la deuxième, sans impact sur la production des anticorps.

La raison de cette troisième dose, c’est qu’à partir de 4 mois, on observe une diminution des anticorps protecteurs, neutralisants. Donc si on se vaccine avant la fin des six mois fixés entre la deuxième et la troisième dose, cela ne représente pas un problème pour la santé”, explique encore le responsable.

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D’autre part, notre interlocuteur estime “minime” le nombre de personnes concernées par ce petit cafouillage dans l’administration de la troisième dose. Se voulant rassurant, il ajoute que les équipes du ministère de la Santé sont déployées pour évaluer correctement le problème technique à l’origine de cette vaccination avant l’heure.

Notre source assure également que le nombre de personnes concernées n’aura aucun impact sur les stocks de vaccins pour le reste des personnes non ou pas complètement vaccinées.

À chaque étape son pass

Dernier point, la question de l’obligation d’une troisième dose pour compléter le cycle vaccinal. Pour obtenir un pass sanitaire définitif, une personne doit avoir reçu sa première dose (D1), une dose de rappel (au bout de 15 ou 28 jours selon le type de vaccin), puis, 6 mois après, une troisième dose.

Si une procédure spécifique concerne les personnes inéligibles à la vaccination anti-Covid, il reste qu’à chaque étape du cycle vaccinal correspond un pass bien spécifique. Après l’inoculation de la D1, le candidat à la vaccination obtient un pass vaccinal provisoire.

À l’administration de la D2, la personne décroche un pass vaccinal complet. Avant de pouvoir imprimer et télécharger son pass sanitaire définitif, il faut prendre la D3, six mois après la D2, rendant ainsi tacite l’obligation de cette dose finale.

Une troisième dose facultative ?

Interpellé à ce sujet, le Dr Mohamed Benazzouz réfute toute idée d’obligation de troisième dose. “Nous avons plutôt lancé une invitation aux personnes qui ont reçu leurs deux doses, pour compléter leur schéma vaccinal. C’est une façon de les sensibiliser à l’intérêt de faire une troisième dose”, plaide le responsable de la vaccination au ministère de la Santé, non sans rappeler le renforcement de l’immunité lié à la vaccination en série.

Le Dr Mohamed Benazzouz réfute toute idée d’obligation de troisième dose

Ailleurs dans le monde, on balance entre obligation et recommandation. Face à une hausse du nombre de cas et à l’apparition de sous-variants, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) attirait l’attention sur les risques d’une nouvelle vague qui pourrait provoquer au moins un demi-million de décès d’ici février 2022.

Dans la foulée, le Royaume-Uni, les États-Unis et l’Allemagne ont recommandé l’administration d’un vaccin de rappel au moins six mois après la série vaccinale pour les personnes à risque. Depuis le 8 novembre en France, la troisième dose est devenue obligatoire pour les personnes âgées, le personnel de santé et des établissements de soins longue durée.