Cette information n’a pu être confirmée auprès du Parquet dans l’immédiat. La décision du juge intervient après que le président Saied a demandé mi-octobre à la justice tunisienne d’ouvrir une enquête sur des déclarations de Moncef Marzouki et de retirer son passeport diplomatique à celui qui figure à ses yeux “parmi les ennemis de la Tunisie”.
Lors d’une manifestation début octobre à Paris, Moncef Marzouki avait appelé le gouvernement français à “rejeter tout soutien à ce régime et à cet homme (Kais Saied) qui a comploté contre la révolution et aboli la Constitution”.
Après des mois de blocage politique et en pleine crise socio-économico-sanitaire, Kais Saied avait invoqué le 25 juillet un “péril imminent” pour limoger le Premier ministre, suspendre les activités du Parlement et reprendre en main le pouvoir judiciaire.
Depuis ce coup de force, Moncef Marzouki a multiplié les interventions sur les chaînes de télévision, notamment Al-Jazeera, et sur les réseaux sociaux pour appeler à la destitution d’un homme qu’il qualifie de “putschiste” et “dictateur”. Il l’accuse d’avoir trahi la Constitution.
Opposant historique à la dictature de Ben Ali puis premier président de l’après-révolution (2011-2014), Moncef Marzouki, 76 ans, a longtemps symbolisé le combat pour la démocratie en Tunisie, même si son image s’est brouillée, du fait notamment de son alliance controversée avec Ennahdha, parti d’inspiration islamiste.