S’exprimant lors d’une conférence nationale organisée par le ministère de la Justice sous le thème “Les contentieux à distance et les garanties d’un procès équitable”, Mohamed Benabdelkader a précisé que ce projet a été élaboré selon une approche participative et dans le droit fil des orientations royales contenues dans le message que Mohammed VI a adressé aux participants à la Conférence internationale sur la Justice, en 2019 à Marrakech.
Ce projet renferme un ensemble de nouveautés à même de garantir le cadre juridique du procès à distance, a-t-il relevé, notant que ce nouveau texte stipule la possibilité de tenir des audiences à distance dans des affaires répressives par visioconférence. Le texte de loi régit l’utilisation de cette technologie pour garantir la communication des tribunaux avec les parties, les témoins, les experts et les traducteurs, a dit le ministre, ajoutant que le recours aux procédures d’enquête ou le procès à distance ne peut avoir lieu qu’après le consentement explicite de l’accusé ou de l’individu devant faire l’objet d’audience. Ce consentement doit être consigné dans un procès-verbal.
Mohamed Benabdelkader a signalé qu’en vertu de ce projet, les magistrats marocains seront autorisés à auditionner, par visioconférence, des personnes hors territoire national, dans le cadre des mécanismes de la coopération internationale, tout en tenant compte des accords internationaux et des lois internes des pays où se déroule l’appel.
Des législations pénales modernes et les accords internationaux y afférents se dirigent vers l’adoption de plusieurs mesures juridiques et pratiques pour hisser la compétence du secteur de la justice, en vue de simplifier et d’accélérer les procès et garantir le respect des principes fondamentaux des procédures de contentieux, a-t-il indiqué, précisant que parmi ces nouvelles technologies figurent les moyens de communication audiovisuelle.
Le ministre de la Justice a en outre relevé que les contextes législatifs concernant l’utilisation de la technique de visioconférence dans les contentieux ont fait l’objet de débats juridiques, notamment en ce qui concerne le respect des garanties du procès équitable dans le contexte marocain, ajoutant qu’il s’agit d’un débat sain et utile tant au niveau de la législation que de la pratique.
Évoquant l’expérience marocaine, le ministre a fait observer que le recours à cette technologie, malgré quelques reproches à caractère technique et logistique, fut une solution nécessaire et inévitable en temps de pandémie.
(avec MAP)