“Le Maroc doit dès aujourd’hui initier des réformes essentielles pour voguer vers un avenir prospère.” La première ligne porte en elle l’essentiel de cet ouvrage. Pour la développer, l’auteur explique que “la gouvernance est en amont de la réussite de toute réforme”, quel que soit le secteur à réformer.
Se basant sur les rapports d’institutions nationales et internationales et d’experts, qui affirment que le Maroc possède tous les atouts pour aller de l’avant, il regrette quand même que “de grands dilemmes persistent”.
Après avoir listé ce qui va, l’auteur s’attaque à ce qui ne va pas. Les injustices sociales, les libertés individuelles, la place de la femme dans la société, l’héritage, la corruption, l’avortement, l’alcool, le secteur informel, les lois à amender ou à décréter, la liberté de la presse sans laquelle une “démocratie ne pourrait exister”… Et, fort de son expérience, enrichie par son passage au sein la primature et son militantisme social en faveur de l’émergence de jeunes leaders grâce à son association TIZI, il essaie d’apporter des réponses, sous forme de solutions ou de propositions à concrétiser.
«Le Maroc à venir»
120 DH
Ou
Il s’appuie, dans ce qu’on peut appeler un manifeste pour un Maroc meilleur, “sur l’Islam et le respect des droits de l’Homme, dans leur indivisibilité et leur universalité”. Ce qui n’empêche pas, assure-t-il, d’amender des lois ou d’en décréter de nouvelles, relatives, entre autres, à l’avortement, la consommation d’alcool, l’héritage… Et, courageusement, il prône “de réviser notre corpus juridique, notamment les lois sociétales”. En se posant la question : “Les textes législatifs doivent-ils se baser sur les préceptes religieux ou accorder la primauté au référentiel des droits de l’Homme ?” conformément “aux conventions internationales que le Maroc a ratifiées”.
Le citoyen étant au centre de toute initiative, son niveau de vie doit être une préoccupation majeure pour nos gouvernants. Face aux “privilégiés qui continuent à profiter ouvertement de différentes situations de rente pour accroître leur fortune, et vivent de manière ostentatoire”, l’auteur appelle à une “vision économique clairvoyante et distributrice” à l’égard de “ceux qui peinent à survivre”.
L’auteur dénonce également une classe politique ouverte à “des leaders de contrefaçon, issus de partis politiques préfabriqués, qui s’engagent dans la course, très souvent sans la légitimité des urnes et avec le soutien du Makhzen”, qui “vont profiter de leur position pour s’enrichir”. Alors que “notre nation a besoin de faire preuve de cohérence et de cohésion, pour envoyer des signaux positifs à l’intérieur du pays comme à l’international”.
Un livre aux airs de manifeste, mais également de plaidoyer en faveur d’une société juste et égalitaire, mais plein d’optimisme pour un Maroc en marche dont il ne faut pas désespérer, qu’il conclut avec ces mots de George Bernard Shaw, adressés à chaque citoyen et citoyenne : “Ma vie appartient à la communauté tout entière, et tant que je vivrai, mon plaisir sera de faire pour elle tout ce que je peux.”
Bref, le Maroc a presque tout, assure l’auteur, mais il ne doit pas se contenter de cela, il lui reste juste à bien gérer ce qu’il a. Et ce qu’il a peut faire du royaume un État de droit dans toute sa plénitude.
«Le Maroc à venir»
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À propos de l’auteur
Mohamed Amine Berrada est né en 1979 à Casablanca. Son cursus à l’ESSEC et ses formations au leadership aux Etats-Unis l’ont conduit à rejoindre l’équipe gouvernementale de Saâd-Eddine El Othmani de 2017 à 2020. C’est là qu’il a tout le loisir d’apprécier l’action du gouvernement, se pencher sur les lacunes et les forces de notre pays, et surtout penser aux solutions susceptibles d’améliorer le quotidien du citoyen, son premier souci.
Titre : Le Maroc à venir
Editeur : Senso Unico 2020
Genre : Essai
Prix : 120 DH
Auteur : Mohamed Alami Berrada