Un sit-in digital organisé par le collectif Hors la Loi, en soutien à la victime de l’affaire de “Moulat El Khimar”

Le collectif Hors La Loi organise un sit-in digital le mercredi 3 février en soutien à Hanaa, arrêtée le 4 janvier à Tétouan, qui a écopé d’un mois de prison ferme après qu’un homme a publié et diffusé sans son consentement une vidéo d’elle en plein acte sexuel.

Par

Moroccan outlaws

En marge de la vague d’indignation suscitée par l’affaire de vengeance pornographique à Tétouan, le collectif Hors la Loi, fondé en septembre 2019 par Leila Slimani et Sonia Terrab, organise un sit-in de soutien à Hanaa, qui vient tout juste d’écoper d’un mois de prison ferme pour “outrage public à la pudeur” et “relations sexuelles hors mariage”, respectivement en vertu des articles 483 et 490 du Code pénal.

#STOP490

Covid-19 oblige, le sit-in ne peut pas se dérouler dans des conditions traditionnelles. “Chaque personne qui nous soutient (…) est invitée à poster sur ses pages ce mercredi 3 février à partir de 9 heures du matin, le #STOP490 sur un fond rouge, symbole de sa participation au sit-in digital”, peut-on lire sur le communiqué du collectif Hors la Loi.

à lire aussi

Cet événement digital a pour but de soutenir la jeune femme, à quelques jours de la purgation de sa peine, prévue au 4 février, mais dont la procédure d’appel est toujours en cours. Son avocat, Me Hamidi, a déclaré à TelQuel que la défense de Hanaa s’apprêtait à porter plainte contre les sites pornographiques ayant diffusé la vidéo sur leur plateforme, ainsi que déposer plainte aux Pays-Bas contre l’homme ayant filmé et publié la vidéo.

“Sexisme systématique”

“Nous lançons un appel, tout·e·s ensemble, à l’abrogation pure et simple de l’article 490 du Code pénal, afin d’en finir avec le sexisme systématique des institutions publiques et la mentalité patriarcale qui sévit dans notre pays”, poursuit le communiqué du collectif pro-libertés individuelles fondé en marge de l’affaire Hajar Raissouni, journaliste qui avait écopé d’un an de prison pour avortement et relations sexuelles hors mariage.

Pour rappel, l’article 490 du Code pénal punit “d’emprisonnement d’un mois à un an toutes personnes de sexe différent qui, n’étant pas unies par les liens du mariage, ont entre elles des relations sexuelles”.