Le 13 novembre, le Maroc a envoyé des troupes dans la région pour chasser un groupe de militants indépendantistes sahraouis qui bloquaient la route depuis trois semaines avec le soutien de quatre véhicules armés. Le Polisario, qui conteste la légalité de cet axe routier, contraire selon lui à l’accord de 1991 signé sous l’égide de l’ONU, a réagi en rompant le cessez-le-feu vieux de trente ans.
L’armée marocaine conserve ses positions sur le terrain, en phase avec la décision du roi Mohammed VI de “sécuriser définitivement” la zone, de “garantir la fluidité du trafic routier” et de prévenir toute incursion des indépendantistes du Front Polisario, a indiqué un haut responsable gouvernemental joint à Rabat.
Réduit à un entrelacs de pistes sur ses derniers kilomètres, le dernier tronçon de cette voie cruciale pour le commerce vers l’Afrique de l’Ouest a été terrassé. Des tonnes de déchets disséminés dans le sable ont été ramassés et brûlés, selon l’équipe de l’AFP. Les petits métiers plus ou moins licites qui profitaient du statut spécial de cette zone démilitarisée tracée dans le cadre d’un accord de cessez-le-feu datant de 1991 ont été chassés.
Depuis la rupture du cessez-le-feu décrétée le 13 novembre par le Polisario, des échanges ponctuels de tirs ont opposé les deux camps plus à l’est et au nord, le long du mur de sable de 2700 km érigé par les Marocains. Le Polisario, soutenu par l’Algérie et qui se dit déterminé à “poursuivre la lutte (…) contre l’occupation marocaine”, annonce régulièrement des “pertes importantes” côté marocain. Pour sa part, l’ONU, dont la force de paix déployée dans la région n’a pour l’instant pas fait état de victimes, s’efforce de revenir au statu quo pour relancer un processus politique. Mardi, un groupe de Sahraouis en grande tenue traditionnelle sont venus manifester bruyamment leur soutien au poste-frontière de Guerguerat, à l’extrême sud, en criant “Notre Sahara, notre roi”.