Une avalanche de réactions ont suivi l’annonce de la fermeture du site satirique El Manchar, mercredi 13 mai, nombre d’internautes demandant s’il s’agissait de “censure”, ou si ce n’était pas une blague “de mauvais goût”. “Nous n’avons pas été censurés ni bloqués par les autorités”, a fini par répondre jeudi El Manchar sur sa page Facebook suivie par plus de 500.000 personnes.
Le fondateur du site satirique, Nazim Baya, a plaisanté sur le même réseaux social : “Je pense déjà à lancer El Manchar El Djadid (la nouvelle scie, ndlr). Ça sera comme la nouvelle Algérie, c’est-à-dire semblable à l’ancienne mais en pire.” Une pique en référence à la “nouvelle Algérie” prônée par le président algérien Abdelmadjid Tebboune, qui a succédé à Abdelaziz Bouteflika, poussé à la démission sous la pression de la rue en avril 2019 après 30 ans au pouvoir.
Le média parodique, dont la devise était “avec des scies, on refait le monde” se présentait comme “un site d’informations fausses et complètement saugrenues” visant à “explorer le champ de l’absurde”. D’ailleurs, les articles “ne renvoient à aucune occurrence du réel mais juste à des occurrences du possible”. Actif depuis 2014, El Manchar, c’était ça :
Depuis peu, l’Algérie s’est dotée de textes législatifs criminalisant la désinformation et les discours de haine, qui pourraient avoir un impact indirect sur la possibilité de publier de la satire. Des ONG algériennes et internationales se sont ainsi alarmées du fait que le nouveau Code pénal puisse servir à bâillonner la liberté d’expression en Algérie.
Depuis le mois d’avril, plusieurs sites d’information en ligne ne sont plus accessibles en Algérie, après avoir été “bloqués”, selon leurs directions.
(avec MAP)