Alors que les réactions politiques ont été timides depuis le déclenchement de l’affaire Hajar Raissouni, le jeune mouvement Maan, fondé en mars 2019, se positionne dans un “appel à la sanctuarisation de la liberté de la presse et de la dignité”.
Rappelant les termes de la Consitution de 2011, dont le plébiscite signifie pour Maan que “les Marocains.e.s ont montré qu’ils croyaient encore en une transition démocratique douce” vers une société “où tous jouissent de la sécurité, de la liberté, de l’égalité des chances [et] du respect de leur dignité”, le mouvement constate “une multiplication de dérives qui mettent en péril ce nouveau pacte.”
Affaire #HajarRaissouni, communiqué de Maan : pic.twitter.com/RdMlcFu0IL
— Maan معاً (@MouvementMaan) September 16, 2019
Le mouvement porté par de jeunes cadres et acteurs de la société civile cite l’exemple de “notre concitoyenne Madame Hajar Raissouni dont la vie privée a été étalée sur la place publique, incarnent à elles seules une confiscation des libertés des Marocain.e.s.”
Pour Maan, “les circonstances de l’interpellation de Madame Hajar Raissouni remettent en question le fondement même de la citoyenneté marocaine en ce qu’elle traduit un État de droit, garantissant pour tout.e.s citoyen.ne.s du Maroc ‘la sécurité’, ‘la liberté’, et ‘le respect de leur dignité’”, pourtant garantis par la Constitution.
Selon le mouvement, c’est le signe que la transition démocratique est en train de “stagner”. “Que nous arrive-t-il ? Comment sommes-nous devenus si indigents ?”, s’interrogent les auteurs de l’appel.
Entre autres maux, Maan constate “l’atteinte à la présomption d’innocence”, “l’appauvrissement de la pensée et du débat politiques”, l’usage de “mots lancinants, lénifiants qui ne trouvent plus aucun écho au sein de notre société”. Conséquence : “nous, Marocain.e.s, nous embourbons dans un marécage nauséabond de ‘fake news’ et de haine instrumentalisée contre la presse.”
Aussi, selon Maan, “sanctuariser la liberté de la presse ce n’est pas octroyer des droits supplémentaires aux journalistes, c’est garantir à chaque citoyen.e la liberté de s’informer pour faire des choix en exerçant son libre arbitre”, la presse étant un “maillon essentiel de la construction démocratique”.
Le mouvement appelle enfin à un “moratoire immédiat sur les sanctions des libertés individuelles” prévues par le Code pénal, et ce le temps de mener un “débat national sur la question”. “Le monde bouge autour de nous”, observe Maan, “ne nous mettons pas au ban de l’Histoire”.
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