Nuit agitée à Rabat avant une grande manifestation d’enseignants contractuels

Les forces de police ont dispersé un rassemblement d’enseignants contractuels dans la nuit du 23 au 24 mars à Rabat, devant le parlement, quelques heures avant une manifestation prévue le 24 mars, en journée.

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Rachid Tniouni / TelQuel

La nuit de samedi à dimanche a été agitée à Rabat. Quelques milliers d’enseignants contractuels se sont rassemblés sur le Boulevard Mohammed V à la tombée de la nuit. Au bout de quelques heures, selon les informations de TelQuel Arabi obtenues auprès d’un membre de la coordination des enseignants contractuels, “les autorités ont engagé des négociations avec les manifestants pour mettre fin au sit-in”, offrant la possibilité de mettre des bus à la leur disposition pour les transporter vers leur lieu de résidence.

La même source indique que les enseignants n’ont pas accepté la proposition des autorités qui avaient prévenu qu’ils emploieraient des moyens coercitifs en cas de non-dispersion du sit-in.

Immédiatement après son avertissement, aux environs de deux heures du matin, poursuit TelQuel Arabi, les autorités sont intervenues pour disperser le sit-in, utilisant deux véhicules équipés de canons à eau et des matraques, blessant plusieurs manifestants.

Après l’intervention, les enseignants contractuels se sont dispersés, certains se rendant au siège de certains syndicats, tandis que d’autres ont passé la nuit dans les rues, notamment le boulevard Mohammed V.

Selon le témoignage d’un habitant de Rabat, des sirènes de polices ont été entendues jusqu’au petit matin.

Les enseignants contractuels se préparent à organiser une nouvelle marche ce 24 mars à Rabat pour exiger leur intégration dans le service public.

Le gouvernement par la voie de son porte-parole Mustapha El Khalfi a estimé que les manifestations des enseignants et leur grève de trois semaines étaient “injustifiées”.

La grève n’est plus justifiée si ce n’est de poursuivre des objectifs politiques qui n’ont rien à voir avec les intérêts des professeurs et de semer le désordre sur la voie publique”, a-t-il déclaré jeudi dernier.

Pour rappel, les enseignants contractuels des AREF observent une grève ouverte depuis début mars pour revendiquer leur intégration au statut général de la Fonction publique. Cette grève se poursuit en dépit des 14 amendements annoncés par le ministère de l’Éducation nationale le 9 mars et adoptés le 13 mars par le Conseil d’administration des AREF.

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