Pendant des années, Facebook a donné à certaines des plus grandes entreprises technologiques du monde un accès plus intrusif qu’il ne l’a admis aux données personnelles des utilisateurs, ce qui a eu pour effet d’exempter ces partenaires commerciaux de ses règles de confidentialité », écrit le quotidien américain, sur la foi de documents internes et de témoignages anonymes d’anciens employés.
Facebook affirme cependant que ses utilisateurs avaient dû au préalable explicitement donner leur accord.
Selon le quotidien, Facebook aurait communiqué à quelque 150 entreprises des données privées telles que messagerie privée, nom des amis de leurs clients ou certaines de leurs publications.
Ces révélations ont de quoi embarrasser Facebook, englué dans de multiples scandales en raison de failles dans la protection des données de ses utilisateurs.
Le responsable du développement des programmes et des partenariats de Facebook, Konstantinos Papamiltiadis, a évoqué dans un blog mercredi « l’intégration de partenaires » permettant « des expériences sociales telles que des recommandations d’amis sur Facebook ou autres applications populaires ».
Pour les fameux partenaires de Facebook, ces contrats permettaient de récupérer des données sur les internautes pour scruter un peu plus leurs habitudes, pour, assurent-ils, proposer des services adaptés à leurs centres d’intérêt.
M. Papamiltiadis assure qu’« aucun de ces partenariats ou fonctionnalités n’a donné à ces entreprises accès à des informations sans le consentement des personnes, ni enfreint notre accord de 2012 avec la FTC », c’est-à-dire enfreint le document signé avec la Federal Trade Commission, l’autorité américaine de la concurrence, qui a pour but de surveiller la manière dont le réseau social suit et partage les données de ses utilisateurs.
Pourtant, le New York Times assure que Facebook a notamment autorisé le moteur de recherche Bing (Microsoft) à voir les noms des amis de ses utilisateurs sans l’accord de ces derniers. Le journal affirme aussi que Netflix et Spotify ont pu lire des messages privés.
Selon cette enquête, Amazon a de son côté pu obtenir des noms et des contacts via des amis, et Yahoo a pu visionner les données publiées sur les pages Facebook.
Selon le NYT, les accords passés en 2010 avec les partenaires seraient restés actifs jusqu’à la fin 2017 et pour certains jusqu’au début 2018.