Le service de renseignement fédéral allemand (BND) tire la sonnette d’alarme. Dans un rapport relayé dans l’édition du 23 octobre du tabloïd allemand Bild, le BND estime à une vingtaine le nombre de mafieux contrôlant le flux d’immigration en provenance du Maroc et à destination de l’Europe.

Chacun de ces « boss » compte une vingtaine de « collaborateurs » faisant office de rabatteurs. Selon les renseignements allemands, ces derniers sont capables, chaque mois, d’attirer une quinzaine de clients. Ce qui signifie que l’ensemble des réseaux présents sur le territoire national sont capables de faire passer mensuellement 6.000 migrants vers l’Europe.

Concernant les prix de ces trajets, les « passagers » peuvent débourser 1.000 euros pour se voir offrir trois chances d’atteindre les rives européennes, sans toutefois avoir la garantie d’y parvenir. Pour 2.000 euros, le trafiquant garantit une arrivée sur le territoire espagnol. Enfin, pour 4.000 euros, les « clients » peuvent avoir un « traitement VIP » pour atteindre l’Espagne depuis le Mali, via le Maroc.

Aussi, le BND parle de trois routes d’emprunt depuis le royaume en direction de l’Europe. A savoir, la mer d’Alboran, à bord de gros canots pneumatiques pouvant accueillir jusqu’à 58 migrants, la traversée du détroit de Gibraltar en embarcations pneumatiques de loisir, et enfin à bord de pateras pour traverser la Méditerranée. Le service fédéral de renseignement allemand confirme également que le Maroc est devenu le point de passage privilégié pour rallier l’Europe, prenant ainsi la place de la Libye.