Après l’interception par la Marine royale d’un go-fast transportant des candidats à l’émigration clandestine, causant la mort de Hayat Belkacem, une Marocaine de 20 ans originaire de Tétouan, la Marine royale a ouvert une enquête, rapportent des sources concordantes à TelQuel.
Une source militaire communique à TelQuel des « éléments de cette enquête ». « Deux Garde-côtes de la Marine Royale ont intercepté au large de Fnideq un « Go-fast » non identifié recouvert d’une bâche, en provenance du préside de Sebta, » nous affirme-t-on.
Des éléments qui diffèrent de ceux « des autorités locales de la Préfecture de M’diq-Fnideq », relayés par l’agence marocaine MAP le 25 septembre et qui faisaient état d’ « une unité de combat relevant de la Marine Royale, opérant en Méditerranée. » Le secret défense nous est opposé lorsque nous demandons de quel type de navire il s’agissait. « Ce n’est pas une ‘unité de combat’, c’est un garde-côte, » insiste néanmoins notre source.
Notre source décrit la scène de la manière suivante : « A l’approche d’un des Garde-Côtes, le « Go-fast » a accéléré pour prendre la fuite. Une course poursuite a alors été engagée pour l’arrêter. Le « Go-fast » suspect a adopté une attitude hostile en recourant à des manœuvres dangereuses qui allaient provoquer une collision évitée de justesse par le Garde-côte de la Marine Royale. Celui-ci a été astreint de procéder à des tirs de semonce. Les manœuvres du « Go-fast » pour essayer d’échapper au contrôle du Garde-côtes de la Marine Royale, a placé celui-ci dans le champ de tir du Garde-côte marocain ce qui a provoqué la blessure de quelques occupants du « Go-fast » qui s’est révélé par la suite transportant des candidats à l’émigration clandestine dissimulés sous la bâche. »
Une telle description tend à la fois à caractériser la légitime défense (« attitude hostile »), à accréditer la thèse d’un go-fast qui se met lui-même sous le feu des tirs de semonce du garde-côte (« placé celui-ci dans le champ de tir ») et à affirmer que les migrants n’étaient pas visibles (« sous la bâche »).
« Le go-fast effectuait des manoeuvres intimidantes, il lui fonçait dessus car le garde cote lui coupait la route, » nous précise-t-on.
« La procédure veut que si un bateau suspect ne veut pas obtempérer, on procède à des tirs de semonce. S’il n’obtempère pas, on peut tirer, sur le moteur » précise notre source, indiquant que des « armes conventionnelles » ont été utilisé dans le cas d’espèce, sans plus de précision sur le modèle de ces armes.
« Dans ces cas-là, vous n’attendez pas un ordre de la terre, il faut faire vite. Vous visez le moteur, mais vous tirez depuis un bâtiment en mouvement – qui tangue sur la houle – sur une embarcation elle-même en mouvement, » ajoute-t-on.
Un comportement que notre source appuie par le fait que « seul un pilote était visible, les migrants étaient camouflés sous une bâche de la même couleur que la mer pour plus de discrétion. »
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