Six agents marocains à Paris pour identifier des migrants mineurs errants

Suite à un accord signé entre Rabat et Paris, une mission de six agents marocains des ministères de l'Intérieur et des Affaires sociales a été dépêchée dans la capitale française. L'objectif : identifier de jeunes migrants marocains isolés et, d'éventuellement, les rapatrier au royaume.

Par

AFP

Depuis plus d’un an, de très jeunes migrants marocains sont livrés à eux-mêmes et errent dans les rues de la capitale française. Ils ont entre 9 et 17 ans, arpentent jour et nuit les rues du quartier de la Goutte d’Or (18e arrondissement) squattent halls et laveries, se droguent et effraient les résidents.

Malgré une enveloppe de près de 700.000 €, débloquée l’année dernière par la mairie de Paris, pour tenter d’endiguer une situation qui ne fait qu’empirer, ces adolescents marocains semblent incontrôlables

Alors dépassée, la France appelle aujourd’hui à l’aide. Les autorités françaises viennent, en effet, de solliciter le Maroc pour dépêcher six agents marocains sur place. Révélées le 21 juillet par le site français de L’Obs, ces informations ont ensuite été confirmées par le ministère de la Justice français a rapporté l’AFP. Selon l’agence de presse française, cette mission conjointement tenue par les ministères marocains de l’Intérieur et du Développement social est mise en place depuis le 18 juin.

L’opération – menée en vertu d’un accord nommé «Arrangement administratif relatif au renforcement de la coopération policière opérationnelle», et signé en juin entre le Maroc et la France – a pour objectif de «de réaliser, sous l’autorité et avec l’appui des services de police et de justice français, l’identification des jeunes» placés en garde à vue ou présentés à un juge, explique le ministère français de la Justice. Aussi, l’envoi des agents marocains prévoit, «quand cela s’avérera possible, d’envisager le retour de ces jeunes au Maroc, s’il est établi que ce retour correspond à l’intérêt supérieur de l’enfant». 

Toujours selon le département de la justice français, «ces jeunes représentent une part très importante de l’activité de la permanence pénale du parquet des mineurs de Paris puisque 813 d’entre eux ont été placés en garde à vue en 2017 et 482 ont été déférés au parquet». Une situation à laquelle Paris et Rabat souhaitent remédier en renforçant « leur coopération » dans le but de résoudre une situation qu’associations et autorités locales ont tenté de régler, sans succès. Ce phénomène avait été révélé en 2017 par la reporter française Louise Couvelaire. Dans les colonnes du Monde, la journaliste racontait le quotidien de ces migrants non accompagnés, passés par l’Espagne, «défoncés à la colle» et  «hyper agressifs».

 

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