Mardi 29 mai, le parti de l’Istiqlal a dévoilé sa proposition pour une loi de finances rectificative à même d’améliorer le pouvoir d’achat des citoyens et booster l’emploi. Cette proposition, portée par les chefs des deux groupes parlementaires du PI, a été remise le même jour au chef de gouvernement.
« Nous nous sommes acquittés de notre mission et de notre devoir envers les citoyens. La balle est dans le camp du gouvernement« , nous déclare Abdeslam Lebbar, chef du groupe PI à la chambre des Conseillers. « Nous allons attendre une semaine à dix jours avant de relancer le gouvernement », poursuit notre interlocuteur. Un jeune dirigeant du parti de la balance estime pour sa part que « le gouvernement a déjà répondu favorablement à quelques-unes de nos recommandations en décidant de fixer des plafonds aux marges des pétroliers« , commente un jeune dirigeant de l’Istiqlal.
Si la majorité le veut
La proposition de l’Istiqlal ne risque cependant pas de passer comme une lettre à la poste. Car tout ne dépend pas que du bon vouloir de Saâd Eddine El Othmani. « Le chef de gouvernement devra mener des concertations avec ses partenaires au sein de la majorité avant de prendre une décision« , explique une source gouvernementale.
Saâd Eddine El Othmani parviendrait-il à convaincre par exemple ses alliés du RNI, sachant que les relations entre les deux partis (PJD et RNI) ne sont pas au beau fixe des suites justement de la campagne du boycott ? « Nous sommes conscients des contraintes du chef de gouvernement et des différends entre partis de la majorité, mais l’intérêt général doit l’emporter », affirme une source au PI.
Si la majorité a donné son feu vert, ce sera au tour des services de Mohamed Boussaid de prendre le relais. Selon les dispositions de la loi organique des finances, le département du ministre RNI dispose d’un délai de quinze jours pour mettre noir sur blanc un projet de loi rectificative et la déposer au Parlement.
« Il s’agit d’y inclure des points précis et, dans le pire des cas, il nous faudra deux semaines pour la faire adopter par les deux chambres du Parlement« , nous déclarait Naâma Miyara, conseiller et SG de l’Union générale du travail au Maroc (UGTM). Notons qu’en principe, Mohamed Boussaid et ses services devront préparer le PLF 2019 qui donnera à coup sûr lieu à de nouvelles polémiques dans un contexte de boycott et avec l’arrivée de nouveau partenaires à la tête des syndicats et à la CGEM.
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