Chose promise, chose due. Le parti de l’Istiqlal avait promis de soumettre au Chef de gouvernement une proposition pour amender la loi de finances 2018.
Cela intervient après la décision des héritiers d’Allal El Fassi de se ranger dans l’opposition, un choix validé par le Conseil national du PI le 21 avril dernier.
Ce mardi 29 mai, c’est chose faite. Le parti à la balance a dévoilé la teneur de sa proposition qui tient en plusieurs éléments.
« Ce mémorandum, élaboré dans le cadre de l’opposition istiqlalienne nationale, traduit l’engagement profond de notre parti à plaider de manière constructive pour l’intérêt national et de répondre aux attentes légitimes des citoyennes et des citoyens« , lit-on dans le préambule de la proposition istiqlalienne portée par les groupes parlementaires du parti dans les deux chambres du Parlement.
Le parti de Nizar Baraka évoque des mesures « nécessaires et urgentes pour pouvoir faire face à la cherté de la vie, améliorer le pouvoir d’achat et soutenir l’emploi des jeunes« .
L’Istiqlal dit baser sa proposition sur les derniers développements que connaît le pays: cherté de la vie, boycott et le marasme dont pâtissent de larges couches de la société.
« Dans un contexte de déficit important en offres d’emplois, d’arrêt de la compensation et de libéralisation des prix depuis 2015, le gouvernement ne peut, aujourd’hui, que se rendre compte que la plupart des familles marocaines ont épuisé les gains sociaux engrangés par le passé et puisent dans leur épargne éventuelle pour pouvoir affronter la cherté de la vie« , lit-on dans le document remis à Saad Eddine El Othmani.
« Cette situation se suffit à elle-même pour créer un climat de défiance et de crainte pour l’avenir servant de base à diverses formes de protestations à l’instar du phénomène du boycott qui sévit depuis plusieurs semaines« , ajoutent les auteurs de la proposition de l’Istiqlal.
Des augmentations de salaire
Selon le document consulté par Telquel.ma, les itstiqlaliens demandent une augmentation des salaires des fonctionnaires de 200 dirhams, en deux étapes, à partir du 1er juillet 2018. A charge pour l’Exécutif de fixer une échéance pour la deuxième étape.
Le PI propose également d’augmenter le plafond des revenus annuels exonérés d’impôts de 30.000 à 36.000 dirhams, en plus d’une déduction fiscale des frais de scolarité plafonnée à 6.000 dirhams par an et par enfant scolarisé dans le secteur privé.
L’Istiqlal vise aussi la mise en application, « à partir du 1er juillet 2018, mise en application du mécanisme d’indexation du SMIG à l’inflation dans le secteur privé« .
Et pour booster l’emploi, le PI avance aussi une série de mesures. Il propose ainsi d' »élargir à toutes les PME, coopératives et associations, les exonérations d’impôts et de charges sociales pour les nouveaux recrutements dont les salaires sont plafonnés à 10’000 dirhams bruts octroyées à ce jour aux seules entreprises créées entre le 1er janvier 2015 et le 31 décembre 2019« .
Pour le PI, il faut « adopter et mettre en œuvre des décrets nécessaires pour l’application de la loi relative aux délais de paiement, qui représentent la principale cause de faillite (40%) des entreprises, causant ainsi la perte de plus de 100’000 emplois chaque année ».
Ces chers carburants
L’Istiqlal propose de revoir les hypothèses qui ont servi de base à l’élaboration de la loi de finances 2018 et notamment des cours du pétrole. Le gouvernement avait tablé sur un baril à 60 dollars. Or, actuellement, il faut débourser 10 dollars de plus. « Cette actualisation assurera des recettes supplémentaires, notamment en ce qui concerne la TVA à l’importation et les droits de douane relatifs aux hydrocarbures », lit-on dans le document de l’Istiqlal.
Les camarades de Nizar Baraka demandent la mise en place d’un « système flexible de calcul des taxes intérieures de consommation sur l’importation des hydrocarbures en lien avec le niveau des cours internationaux. Ce système aura pour objectif d’alléger l’impact de la hausse des cours internationaux sur le pouvoir d’achat des citoyens« .
« D’autre part, nous invitons le gouvernement à prendre des mesures opérationnelles pour rationaliser les dépenses de fonctionnement prévues dans le budget 2018 et notamment celles relatives au matériel et dépenses diverses », affirme le même document.
« Cela est d’autant plus nécessaire que les budgets alloués à ces dépenses ont évolué de 16,4% en 2018, alors qu’elles n’ont évolué que de 4,3% en moyenne durant les cinq dernières années (2013-2017) », conclut le texte qui devait faire l’objet d’une conférence de presse, ce mardi 29 mai à Rabat.
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