Le procès de Taoufik Bouachrine passe à la vitesse supérieure. Après s’être retirée en délibéré lundi 30 avril au soir, la Chambre criminelle de la Cour d’appel de Casablanca, en la personne du juge Bouchaïb Farih, a statué dans l’après-midi du 3 mai sur les demandes préliminaires et les vices de formes présentés par les avocats de Taoufik Bouachrine ainsi que ceux de la partie civile. Il a ainsi été décidé que la prochaine audience, prévue pour le 7 mai, se déroulerait à huis-clos. Seuls l’accusé, les victimes et leurs avocats respectifs auront accès à la salle.
Ceci laisse présager une confrontation entre les deux parties, ainsi que la diffusion des enregistrements vidéos des actes sexuels présumés pour lesquels le journaliste est poursuivi. La loi limite la tenue d’audiences à huis-clos à deux cas : l’atteinte à la sécurité de l’Etat ou l’atteinte aux mœurs publiques, selon les dispositions de l’article 302 du Code de procédure pénale.
La Cour a également accepté la convocation d’une liste de 5 témoins demandés par la défense de l’accusé, ainsi que 2 autres demandés par la partie civile. Pour le reste, le recours pour faux formulé par Me Mohamed Ziane contre les procès-verbaux de la Brigade nationale de la police judiciaire, ainsi qu’un autre recours de vice de forme selon lequel la BNPJ ne serait pas habilitée à mener l’enquête ni à perquisitionner le bureau de Taoufik Bouachrine, ont été rejetés par le juge pour défaut de compétence.
Rappelons que le directeur de publication du quotidien Akhbar Al Yaoum et du site d’information Alyaoum24 comparaît depuis le 8 mars devant la Chambre criminelle de la Cour d’appel de Casablanca. Il est poursuivi entre autres pour « traite d’être humain, abus de faiblesse, usage du pouvoir et de l’autorité à des fins sexuelles de manière habituelle au moyen de la menace et du viol ».
Un communiqué du Parquet de Casablanca, rendu public le 26 février, précise en outre que le journaliste est poursuivi pour des délits de « harcèlement sexuel, racolage en vue de la prostitution et usage d’enregistrements et de photos ». Selon le document, une femme enceinte figure parmi les victimes présumées. Ces faits auraient été commis à l’encontre de huit victimes présumées, qui apparaissent dans des vidéos enregistrées sur un disque dur et un enregistreur vidéo numérique.
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