C’est une lettre au ton menaçant que l’amicale Hassania des magistrats a adressée à Nabila Mounib. Une réponse musclée à une publication sur Facebook dans laquelle la secrétaire générale du Parti socialiste unifié (PSU) remet en question l’indépendance de la justice dans le cas du dossier du Hirak.
« La justice fait traîner les audiences, comme si elle attend des consignes qui n’arrivent pas, en essayant d’introduire le désespoir, après que la stratégie de terreur ait échoué « , a-t-elle écrit. « Mettez fin à cette absurdité« , a-t-elle enchaîné.
La réponse des magistrats de l’amicale Hassania ne s’est pas fait attendre. « Oui, il faut mettre fin à cette absurdité. Celle de ne pas prendre au sérieux les textes constitutionnels sur lesquels les Marocains se sont accordés. Des textes instaurant l’indépendance du pouvoir judiciaire. L’absurdité est le fait de ne pas prendre au sérieux également des lois organiques, sujet d’un vaste débat national« , ont-ils rétorqué dans une lettre rendue publique ce jeudi 12 avril.
« Il semble que toutes les affaires intéressant l’opinion publique sont sujettes aux remarques des professionnels de la politique et du militantisme pour les droits humains. Ces derniers font exprès de se donner des rôles, en pointant du doigt l’indépendance de la justice, la dignité des juges et en remettant en question leurs compétences« , poursuivent les magistrats.
Ils dénoncent une tentative de les « humilier » et de « toucher à leur dignité« . Ils estiment également qu’il est « très difficile pour certains de supporter la nouvelle dynamique de l’indépendance de la justice« . Dans leur lettre, ils remettent en question les connaissances juridiques de la secrétaire générale du PSU et la menacent de poursuites judiciaires.
Contactée par nos soins, Nabila Mounib regrette un communiqué « désolant, dans la mesure où cette association est un organisme qui a pour fonction de défendre les intérêts de magistrats« . Selon la secrétaire générale du PSU, la sortie de l’amicale Hassania a un caractère « politique » et fera l’objet d’une « réaction au nom du parti« . « Nous sommes prêts à défendre la liberté d’expression et nos concitoyens. Je revendique tout ce que j’ai écrit, même les virgules et les points » assure la leader de la formation de gauche.
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