Syrie: l'ONU accuse Damas de planifier "l'apocalypse"

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Un secouriste évacue un enfant tiré des gravats d'un immeuble, après une frappe aérienne à Hammouriyé, dans la partie rebelle de la Ghouta orientale, le 19 février 2018 (AFP/ABDULMONAM EASSA)

Le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme a accusé mercredi le régime syrien de planifier « l’apocalypse » dans son pays, ajoutant que le conflit était entré dans une nouvelle « phase d’horreur ».

« Ce mois-ci, c’est la Ghouta orientale qui est décrite par le secrétaire général (de l’ONU) comme un enfer sur terre. Le mois prochain ou le suivant, ce sera dans un autre endroit que les gens feront face à l’apocalypse, une apocalypse voulue, planifiée et exécutée par des individus travaillant pour le gouvernement, apparemment avec le soutien absolu de certains de leurs alliés étrangers », a dénoncé Zeid Ra’ad al Hussein, lors de la présentation de son rapport annuel à Genève.

Au moins 700 combattants prorégime ont été envoyés en renfort dans la Ghouta orientale, resserrant encore davantage l’étau autour de l’enclave rebelle dans cette région à l’est de Damas, a indiqué mercredi l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).

Soutenu par la Russie, le pouvoir du président syrien Bachar al-Assad mène depuis le 18 février une offensive meurtrière pour reconquérir ce fief rebelle. Les bombardements aériens et les tirs d’artillerie y ont tué au moins 805 civils, selon l’OSDH. « Au moins 700 combattants provenant d’Alep (nord) et appartenant à des milices afghane, palestinienne et syriennes loyales au régime ont été envoyés mardi soir dans la Ghouta », a affirmé à l’AFP le directeur de l’Observatoire, Rami Abdel Rahmane.

Ces nouvelles troupes ont été déployées sur les fronts d’Al-Rihane, dans le nord-est de l’enclave, et de Harasta, une localité dans l’ouest du fief rebelle à partir de laquelle le régime tente de progresser vers Douma, la plus grande ville de la Ghouta, selon la même source. Les forces du régime se trouvaient mercredi aux abords de plusieurs localités, notamment Misraba, Beit Sawa, Jisrine et Hammouriyé, selon l’OSDH.

Trêve non respectée

La veille, les combats ont tué au moins 25 combattants des deux principaux groupes rebelles locaux, Faylaq al-Rahmane et Jaich al-Islam, ainsi que 18 membres des forces prorégime, d’après la même source. Les raids aériens se poursuivent, en dépit de la trêve quotidienne de cinq heures décrétée par Moscou (de 07H00 à 12H00 GMT), tandis que l’aviation russe occupe de plus en plus l’espace aérien.

« Les raids, essentiellement russes, ont continué mercredi après le début de la trêve, notamment sur la localité de Jisrine et ses environs », a indiqué M. Abdel Rahmane, évoquant une « mort de facto de la trêve » russe. Mardi, les frappes n’ont pas cessé « durant toute la journée », tuant 24 civils, dont 4 enfants, a-t-il ajouté.

Mardi, le secrétaire général des Nations-Unies a exhorté, dans un communiqué, toutes les parties à « autoriser immédiatement un accès sûr et sans obstacles pour permettre à d’autres convois de livrer des provisions essentielles à des centaines de milliers de personnes qui en ont désespérément besoin ».

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