Lycées français de l'étranger: appel à la grève lundi contre les coupes budgétaires

Le premier syndicat français des enseignants du secondaire appelle lundi à la grève dans les quelque 500 lycées et autres établissement d'enseignement français à l'étranger pour dénoncer les économies et suppressions d'emplois prévues par l'Etat dans le réseau.

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Le lycée Lyautey de Casablanca, comme tous les établissements scolaires, a vécu un 3e trimestre enseigné à distance. Crédit: DR

La mobilisation est prévue le jour où le Conseil d’administration de l’Agence pour l’enseignement du français à l’étranger (AEFE), l’établissement public qui chapeaute le réseau et qui dépend du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, doit étudier le budget 2018.

Le syndicat SNES-FSU dénonce dans un communiqué « l’insuffisance » de la dotation de l’Etat à l’AEFE prévue dans le budget 2018 et demande au gouvernement de revenir sur « la scandaleuse annulation de crédit, à hauteur de 33 millions d’euros » prévue sur le budget 2017 en cours, « un coup inédit porté à l’établissement public ».

Selon le SNES-FSU et les autres principaux syndicats d’enseignants, cela équivaut à « une baisse de près de 10% » du budget de l’AEFE et va conduire cette dernière à supprimer « plus de 500 postes d’enseignants titulaires, soit 8% des effectifs actuels », sur les trois ans à venir.

Selon l’Association des français de l’étranger (ADFE), le réseau d’enseignement français à l’étranger rassemble 492 établissements scolaires implantés dans 137 pays et qui scolarisent 350.000 élèves (à 60% étrangers et 40% français).

« Monsieur le président, ne sacrifiez pas les lycées français de l’étranger! », a plaidé dans une tribune publiée samedi par le journal Le Figaro une agrégée d’histoire, Anne-Sophie Letac, en estimant que 180 postes de professeurs résidents dans le réseau allaient être supprimés dès 2018 à cause de ces coupes budgétaires.

Lire aussi: Lycées français: les professeurs entrent en grève pour défendre les filières professionnelles

Ces dernières affecteront notamment les frais de scolarité, « les budgets des établissements, le nombre de titulaires et risquent d’entraîner le déconventionnement d’établissements donc une privatisation encore plus grande du réseau », déploraient récemment les principaux syndicats d’enseignants et l’ADFE dans un communiqué commun.

L’AEFE, « outil majeur de la diplomatie d’influence de la France, est aujourd’hui financée en grande partie par les familles », soulignaient-ils au passage.

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