"L'unité istiqlalienne" malmenée par des scènes de bagarres à l'ouverture du 17e Congrès

Organisé à grand renfort de moyens, le 17e Congrès de l’Istiqlal qui se poursuit jusqu'au 1er octobre à Rabat pour départager Nizar Baraka et Hamid Chabat démarre sous de mauvais auspices. Après une séance d’ouverture bon enfant, le dîner d’ouverture a tourné au vinaigre, augurant des élections sous très haute tension.

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Crédit: Capture d'écran

Vendredi 29 septembre, le complexe sportif Moulay Abdellah de Rabat, choisi pour abriter les travaux du 17e Congrès de l’Istiqlal, grouille de monde. Si Nizar Baraka est donné grand favori au poste de secrétaire général, le camp Chabat entend bien fédérer la base militante du parti pour reconduire l’ex maire de Fès à la chefferie du parti nationaliste. Malgré les moyens importants engagés pour la réussite de la grand messe, la tension était palpable.

Outre départager Baraka et Chabat, l’autre enjeu du Congrès est la représentativité des courants existants au sein du Comité exécutif de la formation, et dont l’élection des 26 membres suivra celle du secrétaire général dimanche. Entre accolades et étreintes cordiales, la session d’ouverture du Congrès s’est déroulée dans une ambiance bon enfant, notamment en présence du secrétaire général du PJD Abdelilah Benkirane, de Nabil Benabdellah (PPS) et de Fatima Zahra Mansouri (PAM), ainsi que Habib Belkouch (SG par intérim du PAM).

Crédit: R. Tniouni/Telquel
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Nizar Baraka (à g.) et Hamid Chabat Crédit: R. Tniouni/ Telquel
Nizar Baraka (à g.) et Hamid Chabat Crédit: R. Tniouni/ Telquel

On notera en revanche l’absence d’Aziz Akhannouch (RNI), de Driss Lachguar (USFP) et de Mohand Laenser (MP). De grands moyens ont été alloués pour réussir l’événement: société privée de vigile, tapis de laine de grande qualité partout dans toutes les salles, affiches et logos géants à la gloire du parti … Près de 7,5 millions de dirhams, essentiellement réglés par les deux cadors du parti  Qayouh et Ould Rachid, ont été mis sur la table pour financer l’événement. De mémoire d’istiqlalien, on nous confie que c’est le Congrès le plus cher de l’histoire de la formation.

Même si les petits plats ont été mis dans les grands, l’ambiance bon enfant sera de courte durée. Lors du dîner d’ouverture, les tensions internes se sont concrètement manifestées. L’entrée de Chabat au chapiteau, épaulé par ses soutiens a provoqué l’ire du camp Ould Rachid, principal appui de Nizar Baraka, qui a répliqué en organisant des acclamations pour l’actuel président du Conseil économique, social et environnemental (CESE), comme nous avons pu le constater sur place. La salle a résonné sous les slogans « Chabat dégage », ce à quoi les partisans de l’ancien maire de Fès ont répondu par le V de la victoire et des chants d’unité .C’est la pagaille générale. Les chaises, les assiettes et les couverts volaient de part et d’autres du chapiteau entre les congressistes des deux bords.

Au bout d’une vingtaine de minutes d’affrontements, les belligérants ont quitté la salle tandis que le reste des congressistes a pu regagner le chapiteau. Malgré le retour au calme, et la reprise des travaux du Congrès, les deux camps ont continué à se rejeter la responsabilité de ces échauffourées, poussant Ould Rachid à réclamer « l’arrestation » des personnes impliqués dans ces violences.

El Fassi et El Kihel pour trancher

Qui de Chabat ou Baraka a le plus de chances de passer? Les résultats de vote pour la désignation du nouveau secrétaire général et du Conseil exécutif Istiqlaliens demeurent toujours incertains. Le scrutin aura lieu en cette soirée du samedi 30 septembre. Entre Chabat et Baraka, deux courants sont appelés à jouer les arbitres. Il s’agit de « Bila Haouaada » (Sans répit) mené par Abdelouahed El Fassi ; et « la troisième voie » dont le chef de file est Abdelkader El Kihel. N’ayant toujours pas formulé de consignes de vote, ces deux forces représentatives au sein du parti font durer le suspense. A l’inverse de Hamdi Ould Rachid, qui s’est ouvertement déclaré en faveur de Nizar Baraka et d’autres cadors de la formations, comme les frères Taoufik et Omar Héjira, le richissime Qayouh, etc.

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