Une pétition intitulée « Non au déversement des eaux-vannes dans le fleuve sur la plage de Mehdia » a déjà récolté 1.196 soutiens depuis sa mise en ligne le 26 août. Adressée au Secrétariat d’État auprès du ministre de l’Énergie, des Mines et du Développement durable, elle dénonce « la construction de canalisation d’égout » en face du spot de surf de Mehdia.
« C’est un spot de surf connu dans tout le Maroc où le surfeur Jérôme Sahyoun a ramené des champions du monde par trois fois« , décrit celui qui a lancé la pétition, Khalil Bougaizi, photographe de surf et originaire de Kénitra. « Les travaux ont commencé sans nous prévenir. Les installations sont horribles et cassent la vue« , poursuit-il.
2 millions de dirhams financés par la SGTM
Le projet de canalisation, déjà pratiquement terminé, est financé à hauteur de 2 millions de dirhams par la SGTM Immobilier qui possède le complexe touristique à côté, le Kenz Mehdia. « Cette pétition est mensongère. Nous prévoyons de déverser uniquement des eaux pluviales. Nous avons construit un réseau séparé pour le traitement des eaux usées« , s’indigne le patron, Mohamed Kabbaj, qui dit avoir déboursé 20 millions de dirhams pour rejeter les eaux usées dans les égouts.
« C’est un spot de surf mythique, l’eau ne sera pas polluée« , répète le patron de la SGTM Immobilier. Pour rassurer, il a immédiatement réagi et a invité les différents acteurs, soit la Régie autonome intercommunale de distribution de l’eau et d’électricité et d’assainissement liquide de la province de Kénitra (Rak) et différents acteurs de la société civile, autour de la table le 29 août.
« Nous leur avons expliqué que les eaux rejetées ne seront que des eaux propres issues de la pluie« , explique Mohamed Kabbaj. « Nous prévoyons aussi de faire des tests après les premières pluies et de construire un habillage pour que l’infrastructure se fonde avec la roche locale », assure-t-il.
Une rencontre qui a rassuré Khalil Bougaizi, même s’il reste vigilant. « Nous n’avons aucune garantie que les canalisations sont destinées uniquement aux eaux pluviales », explique le photographe, qui craint qu’elles soient par la suite utilisées pour des eaux usées. « Le problème, c’est le choix de l’emplacement et de la technologie par la Rak« , critique-t-il.
« C’est un problème que l’on retrouve sur toutes les plages du Maroc: Taghazout, Dar Bouazza, Safi et la plage des Nations avec le projet Prestigia« , explique Khalil Bougaizi qui a fait des propositions alternatives lors de la rencontre avec la Rak et Mohamed Kabbaj.
Il a cité l’exemple de la ville de M’diq dans le nord. « Ils gardent l’eau de pluie pour arroser les jardins publics, une technique nouvelle qui me semble pertinente« , explique Khalil Bougaizi qui se dit prêt à convoquer des experts ou des ingénieurs lors de la prochaine rencontre fixée avec le promoteur immobilier.
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