Boussaid en Ethiopie avec ses homologues africains pour le financement de l'UA

Le ministre des Finances marocain Mohamed Boussaid participe à une réflexion sur le financement de l'Union africaine avec ses homologues. L'autonomie financière de l'UA est au cœur de la réforme institutionnelle pilotée par Paul Kagamé.

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Crédit: Rachid Tniouni
Crédit: Rachid Tniouni

Les travaux de la réunion du « Comité des dix ministres des Finances de l’Union africaine » se sont ouverts, mardi après-midi au siège de l’Union panafricaine, à Addis-Abeba, avec la participation du Maroc, le but étant de participer à la réflexion sur les ressources alternatives et les nouveaux mécanismes de financement du budget de l’Union africaine. Le création du « Comité des dix ministres des Finances de l’UA, surnommé « Comité F10 », a été décidée par les Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’UA lors du Sommet africain de Kigali en juillet 2016. Le Comité s’est réuni pour la première fois en septembre 2016 à Addis-Abeba et doit se réunir une fois par an.

Le ministre de l’Economie et des finances, Mohamed Boussaid participe à cette réunion élargie au Maroc et au Nigeria (F10 +2), qui figurent parmi les cinq plus gros contributeurs dans le budget de l’Union africaine (UA), avec comme point d’orgue l’examen approfondi des modalités de financement du budget de l’organisation panafricaine.

Tenue sous le thème « Vers l’autonomie financière de l’Union africaine à l’horizon 2020« , cette réunion a été précédé les 7 et 8 aout par une réunion d’experts à laquelle ont également pris part une délégation marocaine du ministère des Finances, pour examiner la mise en oeuvre de la Décision de Kigali (Rwanda), entérinée par les Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’UA lors du 27e Sommet de juillet 2016.

La question du financement de l’Union africaine par ses pays membres est au centre du processus de réforme engagé par l’institution. A l’heure actuelle, environ 73% des 522 millions de dollars du budget de l’organisation proviennent de financements extérieurs. Seuls 7% des États membres payent effectivement leurs cotisations. Le Comité de réforme de l’Union africaine, piloté par le Président rwandais, Paul Kagamé, souhaite rompre avec cette dépendance financière en apportant des solutions.

La principale consiste à procéder à des prélèvements à hauteur de 0,2% sur les importations hors du continent. Ce qui permettrait à l’Union africaine de fonctionner « plus librement » comme souhaité par le Chef de l’Etat guinéen et président en exercice de l’UA, Alpha Condé. L’Union ambitionne que ce nouveau mécanisme de financement puisse satisfaire ses besoins en fonds opérationnels d’ici 2022.

Pour le président de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat, la mise en œuvre « intégrale » et « rapide » de cette décision constitue un « facteur de crédibilité et d’efficacité de l’action de l’Union africaine, y compris la mise en œuvre de l’agenda 2063 et de son plan décennal« . Parmi les autres réformes envisagées, la tenue d’un seul sommet annuel en lieu et place des deux sommets habituels que tient l’organisation panafricaine. Il préconise alors des sommets « moins nombreux et plus efficaces« .

Une réunion des ministres des Finances de l’UA est prévue, mercredi, au siège de l’Union africaine, à Addis-Abeba, pour un examen approfondi des modalités de financement du budget de l’organisation panafricaine.

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