Pour Riyad et ses alliés, le Qatar reste une menace pour "la sécurité régionale"

Le Qatar reste une menace pour "la sécurité régionale", ont estimé le 7 juillet l'Arabie saoudite et ses alliés, dans un communiqué, en stigmatisant le refus de Doha de répondre positivement à leurs conditions pour mettre fin à la crise dans le Golfe.

Par

Le ministre des affaires étrangères de l'Arabie Saoudite, Adel al-Jubeir (G), son homologue des Emirats Arabes Unis, Abdullah bin Zayed Al-Nahyan, son homologue égyptien Sameh Shoukry et Bahreïni Khalid bin Ahmed al-Khalifa, au Caire, le 5 juillet 2017 afp.com/Khaled ELFIQI

Le refus par le Qatar d’accepter les demandes de ses voisins « reflète son intention de poursuivre sa politique, qui vise à déstabiliser la sécurité régionale« , précise le communiqué commun de l’Arabie saoudite, du Bahrein, des Emirats arabes unis et de l’Egypte, communiqué publié par l’agence de presse officielle saoudienne SPA. « Toutes les mesures politiques, économiques et légales nécessaires seront prises de la façon appropriée et en temps approprié pour préserver les droits, la sécurité et la stabilité de nos quatre pays« , poursuit ce communiqué, sans plus de précisions sur ces mesures.

Le 5 juin, ces quatre pays avaient annoncé la rupture de leurs relations diplomatiques avec Doha, estimant que l’émirat gazier finance les extrémistes islamistes et a des liens trop rapprochés avec l’Iran, grand rival régional de l’Arabie saoudite. L’Arabie saoudite avait aussitôt fermé sa frontière avec le Qatar, la seule frontière terrestre de l’émirat, et les quatre alliés avaient suspendu tous les vols entre leurs pays et l’émirat.

Pour mettre fin à ce bras de fer, Ryad et ses voisins avaient adressé au Qatar le 22 juin une liste de 13 demandes, réclamant entre autres la fermeture d’une base militaire turque, la fermeture de la télévision Al-Jazeera, qu’ils jugent trop agressive, et la réduction des relations entre Doha et l’Iran. Ils avaient alors souligné qu’ils lèveraient leurs sanctions contre le Qatar si ces conditions étaient acceptées par les dirigeants de l’émirat.

Lire aussiFermer Al-Jazeera, lâcher les Frères musulmans… le Qatar face à un ultimatum de ses voisins

Mais, mardi, le ministre qatari des Affaires étrangères a qualifié les demandes de ses voisins d' »irréalistes et irrecevables« , au lendemain de la réponse officielle de l’émirat par courrier, via le Koweit. Mercredi, à l’issue d’une réunion au Caire, Ryad et ses alliés avaient déploré cette « réponse négative » de Doha, sans faire plus de commentaire.

Dans leur communiqué, le 7 juillet, les quatre pays précisent que leur offre de négociation du 22 juin avec Doha est désormais « nulle et non avenue« , le gouvernement du Qatar ayant « repoussé tous les efforts diplomatiques pour résoudre cette crise« . L’agence de notation Moody’s a annoncé sa décision d’abaisser sa note sur l’avenir du Qatar de stable à négative, et ce en raison de cette crise diplomatique entre Doha et ses voisins.

Lire aussi : Le Qatar rejette implicitement les demandes de ses voisins, l’ultimatum est prolongé de 48 heures

 Lire aussi : Christian Chesnot: « Si le roi Salmane ne vient pas à Tanger, ce serait un signe d’énervement de l’Arabie saoudite »

Rejoignez la communauté TelQuel
Vous devez être enregistré pour commenter. Si vous avez un compte, identifiez-vous

Si vous n'avez pas de compte, cliquez ici pour le créer