La dernière note de Bank Al Maghrib sur les indicateurs clés des statistiques monétaires renseigne sur la situation des créances en souffrance. Il en ressort une aggravation des créances à risque qui ont dépassé à la fin avril 2017, la barre des 63 milliards de dirhams. Un chiffre qui reflète une augmentation de 4% par rapport au mois d’avril 2016 précise la note de la banque centrale. Cela fait maintenant trois ans que les créances en souffrance sont en augmentation continue.
Entre juillet 2015 et juillet 2016, elles ont progressé de 10 % à plus de 61 milliards de dirhams. Dans son rapport annuel sur la supervision bancaire pour l’année 2015, Bank Al-MaghrIb relativise ce constat en précisant qu’après avoir enregistré un taux de progression moyen de 17 % entre 2012-2014, ce taux est revenu à 9,2 % en 2015.
Quoi qu’il en soit, cette tendance inquiète la banque centrale et les opérateurs du secteur bancaire car la moitié de ce montant concerne les entreprises. Nos confrères de l’Economiste ont rapporté dans leur édition du 31 mai que Bank Al-Maghrib « durcit de nouveau le ton avec la nouvelle mouture de la circulaire 19/G sur la classification des créances et le provisionnement ». Selon le quotidien, la banque centrale veut introduire une nouvelle catégorie de créances dites « sensibles ». Les créances placées dans cette catégorie doivent être provisionnées à hauteur de 10 % au moins.
Se retrouveront inscrits dans cette case tous les financements d’au moins 20 millions de dirhams d’encours dont les bénéficiaires sont incapables de rembourser à court ou moyen terme. Et les conditions mises en place par Bank Al Maghrib sont strictes. À titre d’exemple, L’Economiste explique que selon la nouvelle mouture de la circulaire 19/G, toutes les créances qui ont été restructurées deux fois doivent être déclassées dans la catégorie « sensible ». Idem pour les créances qui ont fait l’objet d’une restructuration avec un différé d’au moins un an. Aussi, pour une entreprise qui enregistre un déficit sur trois exercices consécutifs, ses créances seront reclassées en zone dite « sensible ».
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