Banque mondiale prévoit une croissance de 3,8% en 2017 pour le Maroc

La Banque mondiale revoit à la baisse ses prévisions de croissance concernant le Maroc qui est cependant mieux loti que les exportateurs de pétrole de la zone Mena.

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Crédit: AFP

Dans son rapport semestriel sur la situation économique en Afrique du Nord et au Moyen-Orient (zone Mena), la Banque mondiale prévoit une année 2017 plutôt morose pour les pays exportateurs de pétrole vu la tendance baissière du marché des hydrocarbures. Intervenant à l’occasion d’un panel organisé par l’institution internationale le 17 avril à Rabat sous le thème « Six ans après: vers un nouveau contrat social », Shanta Devarajan, économiste en chef de la Banque Mondiale pour la zone Mena, a souligné que généralement la croissance de la région devrait reculer à 2,6 % durant l’année en cours (soit 1,1 % de moins qu’en 2016) en raison du ralentissement de la croissance des économies exportatrices de pétrole. En revanche, la croissance des pays importateurs de pétrole devrait atteindre 3,5 %.

Concernant le Maroc, le rapport souligne que les efforts d’assainissement des finances publiques et la dégringolade des cours mondiaux du pétrole ont contribué à réduire le déficit du Maroc ces dernières années. D’après l’étude, le secteur primaire devrait rebondir en 2017. D’ailleurs, au cours des Assises de l’agriculture, Aziz Akhannouch a annoncé une production céréalière record au titre de la campagne agricole 2016-2017. Celle-ci atteindrait les 102 millions de quintaux, en hausse de 203% par rapport à la campagne précédente. Malgré cela, la Banque Mondiale revoit légèrement à la baisse ses prévisions de croissance pour le Maroc en 2017. Elle est désormais estimée à 3,8% contre 4% auparavant .

Un contexte régional

L’instabilité qui a touché la région a affecté l’économie et entraîné une montée du taux de chômage, notamment chez les jeunes. Pour remédier à cette situation, Shanta Devarajan a prôné la mise en place de réformes visant à rendre les marchés locaux plus compétitifs, à améliorer le climat des affaires, à encourager l’entrepreneuriat, et à redynamiser le secteur privé. Le responsable de la Banque Mondiale a également attiré l’attention de son public sur les effets dévastateurs des conflits qui ont touché la région, notamment sur le plan humain ou des infrastructures. Dans ce sens, il a relevé que des sommes importantes devraient être mobilisées pour reconstruire les pays concernés.

De son côté, Fathallah Oualalou, ancien ministre de l’Économie et chercheur associé de l’OCP Policy Center, a souligné en revanche que le ralentissement de l’activité économique européenne depuis la crise de 2008 et les événements de 2011 ont fortement impacté les économies de la région. Dans ce sens, dit-il, il faut profiter de ces crises pour repenser l’ancien ordre en mettant en place trois nouveaux types de contrats: d’abord un contrat international entre « les plus grands« , ensuite un « contrat régional » qui consiste à trouver les termes d’une réconciliation entre les différents pays de la région, et finalement un contrat au sein de l’État lui-même qui pose les bases d’une société solide.

Ilias Khalafi

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