Dans un communiqué publié ce jeudi 30 mars, les organisateurs du Hardzazat Hardcore Festival, manifestation culturelle abritée à Ouarzazate, s’excusent auprès du public de changements de dernières minutes. L’évènement, qui devait démarrer le jour même, ne se tiendra finalement pas au sein du complexe de la Fondation Mohamed V pour la solidarité à Ouarzazate, comme prévu initialement. Les organisateurs annoncent même dans la foulée que la date de lancement du festival a été repoussée.
La cause de ce report? Les pressions des autorités locales sur les associations partenaires pour empêcher la tenue de l’évènement, affirment les deux fondateurs du festival. « Nous avions l’autorisation administrative pour jouer dans ce complexe, mais le directeur a subitement changé d’avis. Il nous a affirmé qu’il avait subi des pressions de la part des autorités locales« , affirme Nasser Khalil. « Il nous a dit qu’on l’avait appelé et dit : si vous participez à l’organisation du festival vous n’aurez plus de subventions et votre association fermera« , poursuit-il.
Le même scénario se serait reproduit avec le président de l’association Alamal pour l’animation et la protection de l’environnement, qui devait encadrer l’évènement. « Il nous a donné les mêmes explications« , poursuit Nasser Khalil qui dénonce une « censure politique« . Contactés par nos soins, les membres de la Fondation Mohammed V pour la solidarité n’ont pas donné suite à nos sollicitations. Les autorités locales restent quant à elle injoignables.
Festival « do it yourself »
Basé sur le principe du « do it yourself« , le Hardzazat Hardcore Festival veut promouvoir la culture hardcore et underground en général. Parce que l’évènement ne reçoit aucune subvention publique et n’a aucun sponsoring commercial, les artistes qui y participent peuvent se permettre une certaine liberté de ton qui dérange les autorités locales, affirment les fondateurs. « On n’impose rien aux artistes. Ils sont libres de dire ce qu’ils veulent sur scène. C’est vrai que leurs chansons peuvent être provocantes, car ils n’hésitent pas à critiquer l’autorité« , avoue Nasser Khalil. Pour cette raison, le festival dont l’entrée est gratuite attire un public qui ne plaît pas forcément aux autorités locales. « On cible un mouvement de jeunes ouverts et libres. Donc pendant notre évènement, il y a de l’alcool, des cigarettes et des gens tatoués. On est antisystème, et ça leur fait peur« , ajoute Nasser Khalil.
Pour l’heure, les organisateurs de Hardzazat Hardcore cherchent encore un local pour leur évènement, qui a été décalé au week-end. « Nous sommes encore en négociation, mais on va tout faire pour que le festival ait bien lieu. Les artistes étrangers sont déjà sur place…« , se désespère Nasser Khalil. Les évènements culturels annexes (graffiti, cirque, projections, rencontres) sont maintenus, et se tiendront aujourd’hui et demain au sein de l’Université d’Ouarzazate.
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