C’est acté. L’importation de papier sera désormais encadrée par le département du Commerce extérieur. Cette décision fait suite à l’application de la décision conjointe des ministres Commerce et des Finances du 2 décembre 2016 imposant une mesure de sauvegarde sur les importations de papiers en bobine et papiers en rame. Concrètement, les importations totales de ces produits en 2017 ne dépasseront pas les 18.000 tonnes. « Les importateurs désirant bénéficier de quotes-parts au titre de ces contingents sont priés de consulter l’avis aux importateurs. La date limite pour la réception des dossiers est fixée au vendredi 3 février », explique le ministère de l’Industrie dans un communiqué publié, ce 23 janvier.
Med Paper, principale victime
Pour rappel, cette mesure de sauvegarde a été décidée après l’ouverture d’une enquête sur requête de Med Paper, un an plus tôt le 9 juin 2015. Dans sa plainte, le géant de la papeterie dénonce « un accroissement massif des importations dû à la baisse de la demande et de la consommation du papier dans les pays développés ». Cette situation aurait « causé un dommage grave à la branche de production nationale de papier en bobine et en rame ». L’unique producteur local argue par conséquent « un recul de la production, de la productivité, des ventes, du niveau d’emploi et des baisses des résultats« .
Cette situation serait d’ailleurs à l’origine d’un profit warning publié par la filiale papier de la Caisse de dépôts et de gestion (CDG) en septembre 2016. La société devrait afficher un résultat déficitaire au terme des six premiers mois de l’année en cours. « Le chiffre d’affaires serait en repli de 22% par rapport à la même période de l’année dernière, en raison principalement des importations massives de papier en rame et en bobine à des prix en dessous de ceux des produits finis similaires à l’international », avait alors expliqué Med Paper dans un communiqué publié le 8 septembre. En 2015, la société cotée à la bourse de Casablanca affichait déjà une perte sèche de 20 millions de dirhams.
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Notons que cette clause de sauvegarde définitive ne fait pas l’unanimité. L’Association marocaine des importateurs transformateurs et distributeurs de papier et carton (ADPAC) ainsi que l’Association professionnelle marocaine des Imprimeurs (APMI) jugent que cette mesure est une aberration qu’ils ne peuvent pas supporter. Certains fabricants de blocs-notes, d’agendas ou de manuels scolaires se sont également indignés face à cette mesure. Pour ces derniers « cette augmentation de 25% des coûts induira forcément une hausse des prix de vente de leurs produits, ce qui ouvrira la porte aux produits finis importés qui, eux, ne sont paradoxalement pas taxés« .
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En Bourse, cette décision n’a pas eu d’impact positif immédiat sur le titre de Med Paper. En fin de la matinée du 23 janvier, l’action a reculé de 0,22%.
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