Antiterrorisme: Le Maroc, l'Espagne, la France, la Belgique s'inquiètent du cryptage des communications

Les procureurs de Paris, Bruxelles, Madrid et Rabat se soucient du problème du chiffrement des communications en matière d'antiterrorisme.

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Les procureurs, Moulay Hassan Daki, Frédéric Van Leeuw, François Molins et Javier Zaragoza. Crédit : AFP

Lors d’une conférence de presse, organisée à Paris, ce 21 octobre, le procureur français François Molins, le procureur fédéral de Belgique Frédéric Van Leeuw, le procureur général de l’Audience nationale d’Espagne, Javier Zaragoza et le procureur du roi Moulay Hassan Daki ont réaffirmé leur volonté de coopérer étroitement en matière de lutte antiterroriste.

Les responsables, dans une déclaration lue par le procureur de la République de Paris, François Molins, ont souhaité unanimement alerter les plus hautes autorités nationales et internationales ainsi que les sociétés concernées, notamment les opérateurs et les fournisseurs de logiciels informatiques sur « le problème du chiffrement des communications et du verrouillage des dernières générations de téléphones, tablettes et ordinateurs ».

Plus en détail, les procureurs se sont penchés sur la surveillance nécessaire de personnes particulièrement vulnérables, telles que les mineurs, dont les quatre parquets ont constaté « l’augmentation inquiétante » d’implication dans leurs dossiers. « Si la protection des données personnelles demeure un droit essentiel, les menaces et les atteintes à l’ordre public occasionnées par les faits de nature terroriste, justifient que les autorités judiciaires spécialisées aient, si nécessaire, dans le cadre de leur enquête avec toutes les garanties procédurales requises, dans le respect des principes de proportionnalité et de légalité, un accès aux données des personnes impliquées dans des faits de nature terroriste », a ainsi expliqué François Molins.

Le procureur général du roi, Moulay Hassan Daki a précisé, lors d’une déclaration à la MAP, que la réunion entre les quatre procureurs « s’est déroulée dans un climat empreint de clarté ». Pour le responsable marocain, ce fut l’occasion de mettre en avant sur les avancées réalisées par le Maroc en matière de code pénal, qui ont « permis de faciliter les investigations, dans le strict respect de la loi et de la vie privé des citoyens. »

Cette conférence de presse couronne deux jours de rencontres entre les quatre responsables autour des questions de l’endoctrinement, du recrutement des filières jihadistes, du financement d’individus qui rejoignent les organisations terroristes et des groupes préparant des actions violentes.

Tous se sont félicités du succès de la coopération entre les quatre pays, sur la question de la lutte antiterroriste: « A l’issue d’une année marquée par les attentats qui ont touché la France et la Belgique et alors que l’état de la menace demeure particulièrement élevée, [nous] réaffirm[ons] notre volonté forte de maintenir; en prenant en considération les conventions bilatérales et les lois nationales des pays  respectifs, notre coopération », ont ainsi déclaré les quatre représentants. Et de préciser qu’ils se réuniront à nouveau systématiquement « en cas d’événement majeur » dans l’un des pays concernés.

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