Rupert Joy, chef de la délégation de l’Union européenne (UE) au Maroc, est Britannique. Avant d’être ambassadeur de l’Union européenne, il a d’ailleurs été l’ambassadeur de la reine d’Angleterre. Alors que les Britanniques ont plébiscité la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne et voté ce qu’il convient d’appeler le « Brexit », la situation du diplomate est ouverte à toutes les possibilités. C’est du moins ce que prédit Brahim Fassi-Fihri, président de l’Institut Amadeus sur le site Internet du think tank qu’il préside : « À ce stade, le premier impact du Brexit sur le Maroc risque d’être lié au départ de l’actuel ambassadeur, chef de la délégation de l’Union européenne au Maroc, Rupert Joy qui est britannique. » Un « pavé dans la marre », nous confie Brahim Fassi-Fihri, inspiré par la démission du commissaire européen britannique, Jonathan Hill.
Du côté de la délégation européenne à Rabat, on assure : « Pour l’heure, le référendum ne change strictement rien ». L’article 50 du Traité européen prévoit en effet des négociations d’au-moins deux ans avant la sortie d’un État membre, et ce à compter de la notification du gouvernement, britannique en l’occurrence, au Conseil européen. Le 27 juin, cette notification n’a pas encore eu lieu. De nombreux observateurs notent, d’ailleurs, que ce délai de deux ans, calé sur la plupart des procédures de sorties des grands traités internationaux, est « illusoire ». Ils expliquent que deux années ne suffiront pas pour mettre un terme à 43 années de présence britannique au sein de l’UE. En tout état de cause, le Royaume-Uni reste un État membre de l’Union européenne à part entière jusqu’à la rupture. À l’issue du référendum britannique, le président du Conseil européen Donald Tusk avait d’ailleurs immédiatement réagi en soulignant qu’il n’y aurait pas de « vide juridique » après la décision du Royaume-Uni.
La fonction de Rupert Joy n’est donc pas, immédiatement, remise en question. D’autant que, nommé en avril 2013 pour un mandat de quatre ans, le diplomate quittera donc, de toute façon, ses fonctions au Maroc en 2017. Le sort de Rupert Joy est loin d’être isolé. Le représentant de l’UE en Égypte par exemple est également britannique. Son mandat prendra fin en septembre et la question se pose de savoir s’il se verra confier de nouvelles responsabilités au sein de l’UE. La question se pose aussi pour les 1500 fonctionnaires britanniques qui travaillent pour l’UE. Les textes réglementaires prévoient qu’il faut être citoyen européen pour occuper ces postes, mais les syndicats espèrent négocier le maintien des fonctionnaires qui le souhaitent.
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