Elections: La majorité échoue à dégager un consensus sur les villes et régions

Benkirane, Laenser, Mezouar et Benabdellah ont fait chou blanc, après plus de trois heures de réunion consacrées à s'entendre sur les mairies et régions.

Par

Crédit : Rachid Tniouni

Les négociations entre les chefs de partis de la majorité, réunis au domicile d’Abdelilah Benkirane, à Rabat, mardi 8 septembre, ont échoué à dégager un consensus clair sur qui présidera les régions et villes remportées par les partis au gouvernement.

Abdelilah Benkirane (PJD), Nabil Benabdellah (PPS), Salaheddine Mezouar (RNI) et Mohand Laenser (MP) ont débattu pendant plus de trois heures sans arriver toutefois à trancher. Si elle n’a pas abouti à un consensus large, la réunion de la majorité a tout de même entériné le choix de Mohand Laenser président de la région de Fès-Meknès. Ce dernier pourrait donc quitter le ministère de la Jeunesse et des Sports à la tête duquel il a été nommé en mai  suite à un remaniement ministériel.

Lire aussi:  A Fès, les élections locales pourraient avoir un impact national

Les alliances dans le cadre de la majorité « s’annoncent très difficiles », assure à Telquel.ma Mohand Laenser, qui appelle à « faire preuve de souplesse dans la gestion des résultats du scrutin ». Une invitation, à peine voilée, à plus de consensus entre le PJD et le RNI, entre lesquels les négociations s’annoncent serrées.

RNI et PJD fermes, PPS et MP plus souples

Le dirigeant PJD, Abdelali Hamieddine, atteste aussi des difficultés rencontrées lors des négociations. Dès le 7 septembre, lors d’une réunion exceptionnelle du parti de la lampe, des membres du parti avaient déjà fait part de leur exaspération. « Des membres ont dénoncé les pressions exercées par le RNI qui veut s’imposer parfois en contradiction avec la volonté de l’électorat », déclare-t-il à Telquel.ma. « Le MP et le PPS ont pour leur part fait preuve de beaucoup plus de souplesse », poursuit toujours Hamieddine.

Cette souplesse est toutefois mise à mal dans la région très disputée d’Agadir Souss Massa. Le PPS et le RNI tiennent mordicus à la présidence de la région. Le parti du livre, arrivé en retrait en termes de résultats, réclame au moins une région, et est soutenu par le PJD,  tandis que le RNI fait prévaloir ses scores pour peser dans les négociations. Le PPS propose Abdellatif Ouammou, membre de son bureau politique et ex-président de la commune de Tiznit tandis que le RNI espère voir Brahim Hafidi, président sortant de la région, rempiler à ce même poste.

Abdelaziz Banine à Marrakech?

Autre point d’achoppement, la mairie de Marrakech. Le RNI a proposé Abdelaziz Banine, en contrepartie le PJD garderait la présidence des communes de la ville, selon une source au PJD. Une proposition rejetée par le parti de la lampe qui, d’après la même source,veut conserver cette mairie arrachée au PAM.

Abdelilah Benkirane a un large pouvoir de négociation. Le parti de la lampe lui a donné carte blanche pour discuter avec les autres chefs de partis, avec pour seule ligne rouge « le respect des résultats des élections et de la volonté des électeurs ».

Le RNI a exprimé de son côté, et par communiqué, son « respect total » de l’accord de coalition entre les partis de la majorité, évoquant « une question de principe » et « un engagement moral ». « Les responsabilités de la gestion des villes, qui ont vu émerger des majorités absolues claires lors des dernières élections communales, doivent échoir à ceux qui ont été choisis par les électeurs » et « le même principe doit être appliqué aux régions », assure le parti, dont les dirigeants contactés par Telquel.ma n’ont pas souhaité commenter les négociations en cours.

 

Rejoignez la communauté TelQuel
Vous devez être enregistré pour commenter. Si vous avez un compte, identifiez-vous

Si vous n'avez pas de compte, cliquez ici pour le créer