Pour El Khalfi, les journalistes marocains doivent apprendre la déontologie aux Etats-Unis

C'est aux États-Unis que les journalistes marocains seraient bien inspirés d'aller se former en matière d'éthique et de déontologie, affirmait Mustapha El Khalfi en 2013.

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Mustapha El Khalfi
Mustapha El Khalfi. Crédit : Yassine Toumi

Le ministre de la Communication, apprend-on dans un compte-rendu d’une réunion entre officiels américains et marocains à Washington en novembre 2013, en marge de la visite de Mohammed VI à la Maison-Blanche, avait alors « proposé l’examen de la possibilité de la formation des journalistes marocains aux États-Unis sur les aspects d’éthique et de déontologie ». Le compte-rendu a été publié le 24 mai par un compte Twitter du hacktiviste militant Chris Coleman.

Et en matière de déontologie justement, l’ancien directeur de publication d’Attajdid a toujours des reproches à faire aux journalistes marocains, notamment à 2M. En particulier après la diffusion par la deuxième chaine du show à l’américaine de Jennifer Lopez vendredi 29 mai au Festival Mawazine, qu’il a qualifié « d’inacceptable et de contraire à la loi ». Mustapha El Khalfi a annoncé contacter le comité d’éthique de la chaîne pour « examiner la dimension éthique de la diffusion (du concert, ndlr) » ainsi que la Haca, qui est, a-t-il rappelé, « chargée de veiller au respect des lois audiovisuelles qui régissent le secteur ».

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Liberté d’expression : El Khalfi veut nettoyer l’image du Maroc à l’international

Par ailleurs, dans ce même compte-rendu de novembre 2013, on découvre qu’El Khalfi est intervenu lorsque la question de la liberté d’expression et de la presse a été abordée. Il avait alors « suggéré la tenue d’une réunion bilatérale qui débattra et examinera la tangibilité des éléments d’information avant la publication du rapport sur le Maroc ». En clair : s’attendant à ce que le document rendu public à l’issue de cette rencontre bilatérale contienne des éléments négatifs sur la liberté d’expression au Maroc, le ministre a pris les devants pour avoir un droit de regard. La réaction américaine est restée toute diplomatique, laconique même, puisque « le responsable américain a assuré qu’il fera part de cette proposition, à qui de droit », raconte le compte-rendu.

Le rapport en question est celui que les États-Unis réalisent annuellement sur la situation des droits de l’Homme et ce pour chacun des États au monde. Publié le 27 février 2014, le rapport Maroc 2013 est disponible en libre accès sur le site du Département d’État. Mustapha El Khalfi a-t-il été entendu ? A voir. Dans ce rapport, on trouve des mentions des affaires Ali Anouzla (Lakome), Youssef Jajili (Al’An), Abessamad Haydour (militant du 20-Février « détenu après sa condamnation en février 2012 pour avoir insulté le roi via une vidéo qu’il avait posté sur YouTube ») ainsi qu’un rappel des sujets sur lesquels l’expression libre est entravée :

La loi criminalise et le gouvernement poursuit activement les déclarations critiquant l’islam, l’institution monarchique, les institutions de l’Etat, les officiels tels que les militaires, et la position officielle du gouvernement quant à l’intégrité territoriale et la revendication du Sahara occidental.

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Le 18 février, Mustapha El Khalfi a quant à lui accordé un satisfecit au Maroc pour la liberté de sa presse, vantant le fait qu’aucun emprisonnement de journaliste n’a été prononcé en 2014 et que les amendes punissant les journalistes étaient en baisse.

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