Une opération de piratage des sites israéliens, lancée sous la bannière Anonymous, est prévue et annoncée pour le 7 avril, une semaine avant la journée mondiale de commémoration de l’Holocauste le 16 avril.
Dans une vidéo publiée sur YouTube le 4 mars selon les codes propres aux Anonymous, mais simulant un journal télévisé en anglais sous-titré arabe, les pirates menacent d’éradiquer Israël du net, en riposte aux « crimes [de l’Etat hébreu] dans les territoires palestiniens ».
Le message vidéo, qui promet d’attaquer Israël chaque année, l’avertit notamment en ces termes :
Comme nous l’avons fait à plusieurs reprises, nous allons faire tomber vos serveurs, les sites web du gouvernement, de l’armée et d’institutions israéliennes.
Des hackers marocains participent à l’opération
Selon le site d’information israélien I24news, qui cite le rapport de l’Institut d’études en sécurité nationale (INSS), un think tank stratégique dirigé par un ancien gradé du Mossad, c’est le groupe d’internautes hacktivistes Anonymous se faisant appeler « AnonGhost » qui est derrière cette opération. Parmi lesquels se trouvent notamment des Marocains : « Les pirates sont principalement musulmans en provenance de Gaza, de Syrie, du Maroc et d’autres pays de notre région ».
Par le passé, plusieurs campagnes Anonymous ont visé Israël. En 2014, plusieurs attaques lancées dans le cadre d’une opération intitulée OpSaveGaza (en réponse à l’offensive israélienne sur la bande de Gaza) ont visé notamment le site web du Mossad, service de renseignement israélien, qui est resté inaccessible quelques heures. Des données personnelles de citoyens israéliens et des identifiants de connexion email de responsables israéliens avaient également été divulguées. Selon un expert, pendant cette période, les attaques informatiques contre Israël avaient augmenté de 900 %.
En avril 2013, l’opération OpIsrael attack avait également attaqué de nombreux sites web israéliens, et révélé des identifiants de responsables.
Quelle menace pour Israël?
Toutefois, le faible impact de ces attaques, qui consistent le plus souvent à rendre un site web inaccessible quelques heures, soit par saturation du serveur (attaque par déni de service), soit en le « défaçant » c’est-à-dire en affichant à la place du site une page web avec généralement un message de protestation politique, ont limité la portée de ces précédentes campagnes.
D’autant plus qu’Israël se place parmi les leaders mondiaux en termes de sécurité informatique, et que ces attaques, annoncées plus d’un mois à l’avance, laissent aux services informatiques des sites israéliens tout le temps de se préparer.
Dans ces conditions, selon un expert informatique contacté par Telquel.ma, cette campagne Anonymous, pour espérer dépasser le stade de la simple manifestation numérique, doit surtout consister par exemple en la publication d’informations sensibles déjà collectées suite à des intrusions de hackers :
Il s’agira peut-être juste de la publication de données ; par exemple les emails persos de Benyamin Netanyahou… Là on pourrait peut-être parler d’ « electronic holocaust ». Mais s’il s’agit de DDoS (attaque par déni de service), alors ça ne servira à rien : ils vont se préparer à la charge.
Réponse demain.
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