Grogne suite à des retenues sur salaire des fonctionnaires

En application d'une décision de 2011, les cotisations mensuelles pour la couverture maladie ont augmenté pour 430 000 fonctionnaires, de 30 à 80 dirhams. La décision datant de 2011 fait des mécontents au sein des forces syndicales.

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Abdelmoula Abdelmoumni, président de la MGPAP
Abdelmoula Abdelmoumni, président de la MGPAP. Crédit : DR

Sans être avertis, plus de 430 000 fonctionnaires, ayant souscrit à une couverture médicale auprès de la mutualité générale du personnel des administrations publiques (MGPAP) ont été privés d’une partie de leur salaire suite à la publication, le 12 janvier, d’un texte de loi entérinant des retenues sur salaire au titre de la hausse de la participation à la couverture médicale. Cette retenue a également été appliquée aux employés des collectivités locales.

Une décision datant de 2011

« Cette décision de hausser le taux des retenues sur salaires pour participer à la couverture médicale était le choix des adhérents au sein de la mutualité, qui sont au nombre de 430 000. Suite à cela, nous avons travaillé conjointement avec les ministères pour appliquer cette décision », nous explique Abdelmoula Abdelmoumni, président de la MGPAP. Le président de cette structure ajoute que « l’assemblée générale de la mutualité a pris cette décision en 2011.  Mais elle n’a été appliquée au début de l’année ».

Pour les hausses, les fonctionnaires devront cotiser de 30 dirhams à 80 dirhams/mois. « La retenue sur salaires pour les fonctionnaires pour la cotisation médicale n’a jamais dépassé les 50 dirhams mensuelles durant 30 ans, ce qui a influé sur la qualité des services médicaux proposés aux fonctionnaires », précise Abdelmoumni.

Une procédure judiciaire envisagée

De son côté, Bouchaib Dou Elkifel coordinateur syndical de la lutte contre la corruption au sein de la MGPAP a sévèrement critiqué cette décision conjointe des ministères de l’Économie et des finances et du président de la mutualité. « L’assemblée générale de 2011 […] était illégale et n’a pas été accepté, en ce temps-là. Nous étions surpris par cette décision des mêmes ministères. Nous avons adressé un courrier au chef du gouvernement afin qu’il prenne ses responsabilités et nous sommes prêts à entamer une procédure judiciaire pour invalider ces hausses ».

Cette décision a également provoqué des réactions des trois principales centrales syndicales, à savoir l’UMT (Union marocaine du travail), la FDT (Fédération démocratique du travail) et la CDT (Confédération démocratique du travail). Selon eux, le gouvernement et la mutualité devaient se concerter avec les centrales avant de mettre en pratique cette procédure. Au sujet de la mutualité, son conseil d’administration accuse Abdelmoumni d’avoir élaboré cette décision de manière individuelle. Mais aucune action n’est envisagée par ces centrales.

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