Que retenir de la visite d’El Khalfi en France?

Lors de sa récente tournée médiatique en France, le ministre de la Communication s'est vu questionné sur la crise franco-marocaine et la torture dans le royaume. Mais il n'était pas toujours prêt à répondre.

Par

Mustapha el Khalfi lors du point presse après le conseil de gouvernement.
Mustapha El Khalfi. Crédit: AFP

Opération séduction pour Mustapha El Khalfi. Suite à la reprise de la coopération judiciaire entre le Maroc et la France le 31 janvier, ainsi qu’à la rencontre entre Mohammed VI et François Hollande le 9 février, le ministre de la Communication a effectué une tournée médiatique en France. Durant celle-ci, il s’est plié à l’exercice de l’interview dans les studios de deux radios, Europe 1 et RFI. Durant cette tournée, l’une de ses interventions avait notamment fait l’objet de vives critiques de la part d’internautes marocains. Quel bilan peut-on tirer de ces deux interventions médiatiques du porte-parole du gouvernement ? Telquel.ma fait le point.

Le Maroc tourné vers l’avenir…

Mustapha El Khalfi l’a répété a plusieurs reprises, la page des tensions diplomatiques entre le Maroc et la France « est tournée ». La place est donc est à l’avenir avec notamment la « relance » des relations entre les deux pays, qui sera marquée par une rencontre entre le Premier ministre français, Manuel Valls, et le chef du gouvernement marocain, Abdelilah Benkirane, à une date qui n’a pas encore été précisée.

Le porte-parole du gouvernement a également mentionné la future remise au chef de la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST) de l’insigne d’officier de la Légion d’honneur comme un événement qui permettra d’améliorer « la stratégie de coopération entre les deux pays », et qui marque la reconnaissance, par la France, des « efforts déployés par le Maroc dans la lutte contre le terrorisme ».

…mais occulte le passé (et Abdellatif Hammouchi)

Le patron de la DGST était justement au centre du contentieux entre les deux pays. Interrogé sur la convocation par la justice française d’Abdellatif Hammouchi en février 2014, Mustapha El Khalfi s’est contenté de déclarer que le Maroc n’a « jamais demandé l’impunité de ses responsables mais […] le respect de notre justice ». Exit donc la convocation remise à la résidence de Chakib Benmoussa, ambassadeur du royaume en France, qui aurait « pu se faire via les canaux diplomatiques appropriés (échange entre les deux ministères des affaires étrangères) » selon une source diplomatique marocaine.

Pressé de questions par le journaliste, le porte-parole du gouvernement est resté mutique, sur un sujet pourtant au centre de l’actualité relative aux relations entre les deux pays. Interrogé sur une éventuelle culpabilité d’Abdellatif Hammouchi, Mustapha El Khalfi s’est porté garant de « l’indépendance de la justice marocaine » et a rappelé que le Maroc a ratifié le « Protocole facultatif de la Convention internationale contre la torture » tout en signalant que « le Maroc (sous le gouvernement Benkirane, ndlr) a décidé de lutter contre la torture ».

Lire aussi : Ramid veut enquêter sur toutes les affaires de torture révélées

Rejoignez la communauté TelQuel
Vous devez être enregistré pour commenter. Si vous avez un compte, identifiez-vous

Si vous n'avez pas de compte, cliquez ici pour le créer