Incident diplomatique Maroc-France : Hammouchi accusé de complicité de torture

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Le Maroc a indiqué samedi avoir protesté vigoureusement auprès de la France et convoqué son ambassadeur, évoquant un incident grave, à la suite d’une démarche d’une ONG française réclamant l’audition du patron de la DGST sur des accusations de complicité de torture.

L’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (Acat) a demandé jeudi aux autorités françaises de profiter de la présence en France d’Abdellatif Hammouchi pour l’auditionner dans le cadre de plaintes déposées à Paris relatives à des faits présumés de torture au sein du centre de détention marocain de Temara, qui dépendrait de la Direction générale marocaine de la surveillance du territoire (DGST).

Convocation de l’Ambassadeur français au Maroc

M. Hammouchi accompagnait jeudi 20 février, le ministre marocain de l’Intérieur Mohamed Hassad pour un G4 avec ses homologues français, espagnol et portugais. En réaction, l’ambassadeur de France à Rabat, Charles Fries, a été convoqué vendredi soir pour lui signifier la protestation vigoureuse du royaume du Maroc, a indiqué le ministère marocain des Affaires étrangères dans un communiqué cité par l’agence MAP.
Cet incident grave et inédit (…) est de nature à porter atteinte au climat de confiance et de respect mutuel qui a toujours existé, a-t-il ajouté, en rapportant des propos tenus au diplomate français par la ministre déléguée, Mbarka Bouaida.

 

Violation des règles et usages diplomatique

Le Maroc exige avec insistance que des explications urgentes et précises soient données à cette démarche inadmissible et que les responsabilités soient identifiées, selon le communiqué.S’agissant des accusations portées contre le directeur général de la DGST, Rabat indique les rejeter catégoriquement, estimant qu’elles sont sans fondement. Interrogée par l’AFP, l’ambassade de France à Rabat n’a pas souhaité faire de commentaire.L’ambassade du Maroc à Paris, pour sa part, a également exprimé son étonnement face à l’absurdité de cette affaire, dans un communiqué distinct. La violation des règles et usages diplomatiques universels et le non-respect des conventions entre les deux pays suscitent de nombreuses interrogations sur les motivations réelles de cette affaire et ses véritables commanditaires, a-t-elle poursuivi.

Selon elle, sept policiers se sont rendus jeudi à la résidence de l’ambassadeur du Maroc pour notifier une convocation émanant d’un juge d’instruction au directeur général de la surveillance du territoire, en ignorant le recours au canal diplomatique. D’après l’ambassade, les cas évoqués par l’ONG et qui motivent sa demande d’audition concernent des affaires dans lesquelles la DGST, conformément à ses attributions, n’a été nullement et de quelque manière que ce soit concernée.

Accusations de torture 

L’une des plaintes, déposée avec constitution de partie civile par Adil Lamtalsi, un Franco-Marocain de 33 ans, a donné lieu à l’ouverture fin 2013 d’une information judiciaire à Paris, selon une source proche du dossier. M. Lamtalsi affirme avoir été arrêté en octobre 2008 près de Tanger (nord), puis torturé pendant trois jours à Temara, près de Rabat, avant qu’on ne l’oblige selon lui à signer des aveux.  Il a nié devant le tribunal marocain les faits qui lui étaient reprochés mais a été condamné selon l’Acat en novembre 2008 à 10 ans de prison pour détention et trafic de cannabis. Il a par la suite été transféré en France pour y purger sa peine. M. Hammouchi est visé dans cette plainte pour complicité de torture. 
C’est également le cas dans une autre plainte déposée jeudi au parquet par un militant sahraoui Naâma Asfari.

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