La décompensation du gaz butane, du sucre et de la farine prévue en 2016?

Le gouvernement envisage d’arrêter les subventions pour le gaz butane, le sucre et la farine d’ici 2016.  

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Photo : DR

Le gouvernement envisagerait de stopper les subventions pour les produits comme le gaz butane, le sucre et la farine à partir du début de l’année 2016. Selon une source au sein du ministère de l’Economie et des finances contactée par Telquel.ma, il est impossible que cette décompensation ait lieu en 2015, notamment en raison des élections régionales et communales qui doivent se tenir en septembre prochain. Le gouvernement devrait, toujours selon notre source, entamer les discussions concernant l’arrêt des subventions lors de la rentrée parlementaire de la session d’automne 2015, plus précisément lors de la mise en place du projet de loi de Finances 2016.

Mais la mesure est conditionnée aux résultats de plusieurs études en cours dont l’objectif est de cibler les populations les plus fragiles, qui seront impactées en cas d’arrêt des subventions sur les trois produits. Et pour cibler ces populations, notre source affirme que le gouvernement se basera sur les résultats du recensement général de la population réalisé en septembre 2014.

Les ministres du gouvernement Benkirane ont également planché sur les moyens d’accorder les subventions aux populations ciblées, sachant que certains d’entre eux sont contre une distribution d’aides directes aux ménages les plus pauvres: Le ministre des Affaires générales et de la gouvernance,  Mohamed El Ouafa avait ainsi déclaré qu’une telle mesure pourrait encourager «la paresse ».

Une décision à l’étude depuis plusieurs mois

Des informations que le ministre  Mohamed El Ouafa, réfute, selon le site du journal Les inspirations Éco. Le ministre aurait déclaré «Il n’en est rien», sans donner plus de détails. Cependant, le ministre de l’Énergie, Abdelkader Amara, interrogé par l’AFP, a été moins catégorique: « Je confirme que nous travaillons dessus mais nous n’avons pas encore un échéancier» pour la mise en oeuvre de cette réforme. Des scénarios pour supprimer la subvention sur les bouteilles de gaz, vendues au tiers de leurs prix à l’importation, sont notamment à l’étude pour déterminer un mécanisme de « subventions directes» à destination des « catégories sociales nécessiteuses», a expliqué Abdelkader Amara.

Un des scénarios de ciblage consisterait à prendre en compte « la facture d’électricité qui donne une idée précise de la consommation de ménages», a ajouté le ministre marocain de l’Energie. « Mais rien n’est arrêté jusqu’à maintenant».

Déjà, le 3 décembre dernier, le chef du gouvernement Abdelilah Benkirane, qui répondait aux questions orales des parlementaires de la Chambre des conseillers avait marqué les esprits en évoquant un « prochain » arrêt des subventions du gaz butane. Il avait insisté sur le coût de la compensation de ce produit − estimé à 14 milliards de dirhams par an. Il avait aussi  indiqué que la compensation « n’allait pas au peuple » et qu’elle profitait notamment aux  industriels, restaurateurs, agriculteurs et nantis qui n’en ont pas besoin.

Des subventions qui vont coûter 20 milliards en 2015

La subvention de ces trois produits (sucre, butane et blé) devrait coûter près de 20 milliards de dirhams aux caisses de l’Etat en 2015, prévoit la loi de finances. Chaque bouteille de gaz butane est subventionnée  à hauteur de 83 dirhams, le kilo de sucre à hauteur de 2,85 dirhams par kilogramme tandis que chaque kilo de blé bénéficie d’une subvention d’un dirham.

Rappelons qu’après avoir indexé le prix des produits pétroliers sur les cours internationaux en octobre 2013, le gouvernement a mis fin à la compensation de l’essence, du fuel et du gasoil en décembre 2014. Un accord d’homologation des prix de produits pétroliers a du coup été signé entre le gouvernement et les distributeurs de produits pétroliers, prévoyant la libéralisation totale du marché le 1er décembre 2015. Dans un rapport présenté fin octobre, l’Agence internationale de l’Énergie (AIE) avait recommandé aux autorités marocaines de « poursuivre l’élimination des subventions», notamment du gaz butane, qui « grèvent» les finances publiques.

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  • Ayez un peu de bon sens, ne gâchez pas le bel élan que vous avez entrepris, la solution la plus adaptée est clairement d’imposer des impôts pour ces grands de l’industrie et du commerce pour réencaisser la difference, et non pas achever le peuple en déclenchant une montée frénétique des prix de la totalité des matières essentielles.