Dans son rapport intitulé « Revue en profondeur de la stratégie énergétique nationale », l’Agence internationale de l’énergie (AIE) a analysé les défis énergétiques auxquels est confronté le Maroc.
Lors de la présentation de ce premier examen de l’AIE sur la politique énergétique du Maroc, Maria Van Der Hoeven, la directrice exécutive de l’AIE a estimé que le royaume étant« fortement dépendant » des importations énergétiques, les subventions accordées, notamment celles du butane, « grèvent les finances publiques».
Elle n’a pas manqué de remarquer que les bouteilles de gaz au Maroc restent subventionnées et vendues au « tiers du prix à l’importation ».
Maintenir la réduction des subventions des hydrocarbures
Pour garantir un approvisionnement énergétique fiable, abordable et durable, l’AIE recommande au Maroc de veiller à mesurer les progrès réalisés à ce jour et de tirer profit des expériences des autres, comme l’Union européenne.
Plus précisément, l’agence a encouragé le royaume « à poursuivre l’élimination des subventions des hydrocarbures» qui accablent les finances publiques et à «optimiser le déploiement de l’énergie solaire».
« Nous sommes convaincus qu’il faut réformer le système de subvention des hydrocarbures », a déclaré à l’AFP le ministre de l’Energie, Abdelkader Amara. Cependant, il a précisé que « le butane mérite une approche différente », sur le long terme. Il plaide pour un système de « subventions directes » aux consommateurs à faible pouvoir d’achat.
« La difficulté est de définir cette population cible« , a-t-il reconnu, annonçant dans un premier temps pour l’année 2015 un programme pour réduire la consommation de butane , à travers la promotion de l’installation de « chauffe-eau solaire ».
L’agence souligne en outre la nécessité de faciliter l’utilisation des technologies photovoltaïques à travers l’accélération des chantiers de la moyenne et de la basse tension en cours y compris l’accès au réseau. L’AIE a aussi insisté sur « l’accélération de la mise en place d’une autorité de régulation de l’énergie ». Cet organe devrait permettre de superviser « un marché de l’énergie encore plus ouvert et d’encourager une utilisation plus importante du gaz », mais aussi de maintenir la confiance des investisseurs étrangers ainsi que de l’industrie nationale dans le secteur.
Déjà un grand parc éolien en construction
Le Maroc, dépourvu de réserves en hydrocarbures, s’est donné pour ambition de couvrir 42% de ses besoins à l’aide des énergies renouvelables à l’horizon 2020. Outre le solaire, il mise également sur le développement de l’éolien, et le plus grand parc du continent est en cours de construction à Tarfaya.
Le coût total de ces différents projets s’élève à 13,1 milliards de dollars, soit 60% des investissements en énergie du Maroc jusqu’en 2020.
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