Week-end sanglant au Caire pour l’anniversaire de la révolution

Ce sont les manifestations les plus meurtrières enregistrées depuis quelque mois en Égypte. Les photos d'une militante qui aurait été touchée à mort par le tir d'un policier ont été partagées en masse sur les réseaux sociaux.

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Le 24 janvier, Shaïmaa al-Sabbagh qui manifestait avec un mouvement de gauche, est touchée par tirs. Elle est morte à l'hôpital.
Le 24 janvier, Shaïmaa al-Sabbagh qui manifestait avec un mouvement de gauche, est touchée par tirs. Elle est morte à l'hôpital. Crédit: AFP

Le quatrième anniversaire de la révolution égyptienne qui a chassé Hosni Moubarak du pouvoir a été célébré dans le sang. Le dernier bilan, non définitif, du ministère de la Santé fait état de vingt morts et trente-huit blessés. Les affrontements ont eu lieu entre la police et les manifestants dimanche 25 janvier au Caire lors du rassemblement autorisé par les autorités. Un policier a été tué et onze autres ont été blessés selon le ministre de l’Intérieur.

Au total, 516 personnes chez les partisans des Frères musulmans ont été arrêtés. Les manifestants ont tenté de rejoindre la place Tahrir surveillée par des blindés. Les policiers les en ont empêché en utilisant notamment des gaz lacrymogènes et tirs à la chevrotine pour les disperser. Les partisans du président déchu Mohammed Morsi avaient appelé à manifester contre le régime en marge des commémorations de l’anniversaire de la révolution de 2011.

L’ex-chef de l’armée et actuel président Abdel Fattah al-Sissi, qui a destitué le président islamiste Mohamed Morsi en juillet 2013, est accusé d’avoir instauré un régime encore plus autoritaire que celui de Moubarak, réprimant toute opposition, islamiste mais aussi laïque.

Les policiers mis en cause dans la mort d’une manifestante de gauche

Les internautes n’ont pas tardé à fustiger la violence dont a fait preuve la police à l’égard des manifestants. D’autant plus que les rassemblements du 25 janvier avaient été autorisés. Mais le 23 janvier, l’Égypte avait décrété une semaine de deuil national en hommage au roi Abdallah d’Arabie Saoudite, conduisant les autorités à interdire la majorité des évènements liés à l’anniversaire de la révolution.

La veille des évènements du 25 janvier, une manifestante du parti Alliance Populaire Socialiste, Shaïmaa al-Sabbagh, avait été tuée alors qu’elle et quelques dizaines de personnes s’étaient rassemblées pacifiquement en hommage aux morts de la révolution. La cérémonie, non autorisée, a été dispersée par des tirs de la police. La jeune femme est morte après avoir été blessée par des tirs à la chevrotine. Les images poignantes de la militante touchée et soutenue par un autre manifestant, diffusées sur les réseaux sociaux, ont ému la population égyptienne qui a dénoncé la violence policière.

Sur Twitter, le hashtag #shaimaa_sabagh a été largement relayé. Le Premier ministre Ibrahim Mahlab a annoncé l’ouverture d’une enquête pour déterminer l’origine exacte du tir qui a tué la militante.

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