Une Marocaine vient d’obtenir la plus grande consécration du Festival de Rhode Island, qui s’est tenu du 4 au 9 août, dans la catégorie court-métrage, en recevant le Grand prix pour son film Jennah. Il s’agit de Meryem Benm’Barek. Ce court-métrage qu’elle a réalisé pour son projet de fin d’études à l’Institut national supérieur des arts du spectacle (INSAS), a été unanimement félicité par le jury du festival.

Le film raconte l’histoire d’une adolescente de 13 ans qui vit dans un appartement, seule avec sa mère. Jennah, de son nom, en pleine phase de transition, est en train de devenir une jeune femme. Cette évolution passe par une relation conflictuelle avec sa mère et est constamment à la recherche de la figure paternelle, qui est absente dans le film.

Les fantasmes musicaux de Jennah

Ce court-métrage, réalisé avec beaucoup de finesse, est traversé constamment par la figure du père. Jennah n’en veut pas sa mère qui s’adonne à des relations sexuelles avec son amant pendant qu’elle part chercher le journal. Elle rêve plutôt de ce père, qui lui manque, à travers son monde imaginaire traversé de ses fantasmes musicaux, mais qui pourrait bien être cet amant avec qui elle a une relation froide.

Ainsi, le réconfort de son père l’accompagne alors qu’elle est dans une sorte de noman’s land au vent agréable ou encore dans les boîtes de nuit. Pour la jeune cinéaste âgée de 30 ans, Meryem Benm’Barek, ce film est parti d’une « histoire personnelle» et nous rappelle le film Fish Tank de la réalisatrice britannique Andrea Arnold :

Je vois l’adolescence comme un tourbillon de mutations et d’évolutions en continuel mouvement. Jennah en est à ce moment de sa vie au cœur de ce tourbillon.

Subtil, musical, mais aussi très parlant avec les images qui nous font découvrir la vie de Jennah, cette adolescente volatile et solitaire qui cherche à vivre malgré cette souffrance.